Le président de China Power Ressources, une compagnie chinoise, a accordé, le 26 juillet 2019, un entretien à trois journalistes en stage de formation au magazine ‘’China Investment’’. La rencontre a eu lieu au siège dudit Magazine. Avec Du Chunguo, nous avons évoqué plusieurs sujets liés à sa compagnie, ses domaines d’intervention, ses projets et ses perspectives en Afrique au regard des liens d’amitié et de coopération entre son pays et le continent africain.
Pendant une bonne demi-heure, il a répondu aux questions des journalistes sur ses projets liés à sa compagnie basée en République Démocratique du Congo en particulier et en Afrique, en général.
A l’entame, le président de China Power Resources a déclaré que son entreprise intervient principalement dans la construction des centrales énergétiques, des routes et de l’exploitation minière.
« Nous avons de nombreux projets en RDC. Maintenant, nous suivons également des projets au Kenya, en Zambie, en Tanzanie et au Mozambique. Nous avons également des projets énergétiques dans ce pays. Nous avons dépensé environ 6 milliards USD », a déclaré Duo Chunguo.
La compagnie est certes présente en Afrique mais elle l’est beaucoup plus en Asie du Sud aussi, notamment aux pays comme le Laos, le Cambodge, le Népal, etc.
- Du Chunguoa aussi expliqué les principes de base sur lesquels est axé son investissement. Il s’agit de FESG (Finances-Environnement-Social et Gouvernance). A l’en croire, sa compagnie s’investit comme ci-mentionné, dans la protection de l’environnement, dans le développement communautaire et dans la bonne gouvernance au niveau des secteurs dans lesquels elle intervient en vue d’être conformes aux exigences locales et être en harmonie avec les citoyens locaux.
A cet effet, le nombre des travailleurs chinois « est souvent réduit » au profit des travailleurs locaux. « Si vous voulez que le projet soit en vie, vous devez envisager un développement gagnant-gagnant avec les populations locales. Ce sont nos principes de base pour l’investissement », a-t-il dit.
Poursuivant, M. Du Chunguodira que « mon entreprise a la majorité de ses employés issue de la population locale. Et nous leur fournissons de bonnes conditions. [Car] … nous avons besoin de personnes qui surveillent le processus, d’autres pour faire le travail de déminage, nous avons besoin de quelqu’un qui nous aide à nettoyer l’atelier. »
Le manque d’énergie, l’un des défis africains
L’énergie est l’un des défis majeurs du continent africain. « Certains pays ont les mêmes problèmes. Cela signifie que vous avez besoin d’investissements », affirme le président de China Power Resources. C’est pourquoi, sa compagnie voudrait investir en Afrique puisque « les pays africains et la Chine entretiennent de bonnes relations. Nous avons besoin les uns des autres, nous sommes complémentaires. Pourquoi les gouvernements ne sont pas capables de faire l’investissement par eux-mêmes. Mon entreprise aimerait faire l’investissement mais nous devons faire une édification, et rendre les projets financièrement réalisables ».
Parce que « …si le projet n’est pas financièrement réalisable, la banque ne donnera pas de l’argent, China Power ne pourra pas le faire. Cela signifie que l’entreprise a cette intention mais nous devons, avec les gouvernements locaux, trouver une solution d’investissement pour le projet ».
Selon le président de la compagnie China Power Resources, son « entreprise est prête à investir en Afrique. Il suffit simplement de trouver de bons projets car comme je l’ai dit, je voudrais développer également la communauté locale. Je ne veux pas seulement de l’argent. Ce n’est pas notre intention ».
Comment l’Afrique doit-elle attirer les investisseurs chinois pour son développement ?
Les investissements étrangers nécessitent l’ouverture des Etats, un bon climat d’affaires et une bonne politique d’investissements. De l’avis de cet entrepreneur chinois « les gouvernements doivent fournir une politique d’ouverture. Si mon entreprise souhaite réaliser le projet, il doit être financièrement réalisable. Cela signifie que nous avons besoin d’un modèle financier. Le projet doit être techniquement réalisable. Nous rencontrons parfois des difficultés sur le terrain. Il y a des animaux. Nous ne pouvons pas détruire leurs lieux d’habitations. Il faut prendre des précautions. Et le projet doit être financièrement et techniquement réalisable. Je pense que nous pouvons essayer avec les gouvernements, avec la société et les partenaires locaux, car ils connaissent les relations et on a donc besoin du soutien du gouvernement ».
L’Initiative Belt and Road, une aubaine pour l’Afrique ?
L’initiative Belt and Road lancée par le président Xi Jinping vise à créer un monde globalisé et une coopération mutuellement avantageuse. Ainsi, les entreprises chinoises auront, à cet effet, « besoin d’un bon environnement politique, des projets bancables. Mais, cela doit aller étape par étape », souligne Du Chunguo.
Avant d’ajouter que « nous (China Power, ndlr) avons une très bonne expertise. Au sein de mon entreprise, nous pouvons fournir l’ensemble des tâches (maintenance, solutions d’exploitation, routes, etc.). Notre philosophie est la coexistence, le développement inclusif et non le développement exclusif ».
Interrogé enfin sur ce qu’il pense de la coopération entre la Chine et l’Afrique dans le futur, M. Du Chunguodira qu’elle se portera « de mieux en mieux. La raison en est que ce n’est pas seulement aujourd’hui que la Chine a commencé à établir des relations avec l’Afrique. Elles datent du moment où nous n’étions pas riches. Aujourd’hui, nous sommes relativement riches mais la méthodologie est la même, l’amitié est la même ».
Ces dernières années, de nombreuses compagnies chinoises ont investi dans le continent africain. Elles sont présentes dans presque tous les domaines du développement socio-économique : construction des rails, des infrastructures routières, des barrages hydro-électriques, l’exploitation minière, la création des industries agro-alimentaire, l’éducation, etc.
Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, ces compagnies chinoises jouent un rôle primordial dans le développement économique de l’Afrique, qui demeure l’un des continents les plus pauvres en dépit qu’elle soit le continent le plus riche en matière de réserves naturelles.
Cependant avec l’initiative Belt and Road lancée en 2013 par le président chinois, Xi Jinping, et l’adhésion de la plupart des pays africains, le marché africain est davantage ouvert aux investissements chinois qui ont déjà, auparavant, réalisé des grandes infrastructures.
De plus en plus présentes sur le sol africain, « les entreprises [chinoises] apportent des investissements en capital, en savoir-faire de gestion et énergie entrepreneuriale au continent et, ce faisant, contribuent à accélérer le progrès des économies africaines », notait en 2017 le rapport du cabinet McKinsey Africa.
Depuis Pékin, Amadou Kendessa Diallo