Les phases de poules ont pris fin hier. Malgré des prestations diverses les équipes africaines connaissent la même fortune : celle de rentrer prématurément à la maison. Au-delà du sort et d’un arbitrage qui tient toujours le continent à l’écart des progrès technologiques, on peut simplement dire que les représentants africains n’avaient pas le niveau !
C’est une coupe du monde de football à oublier très vite. Le bilan est maigre : 3 victoires, 2 nuls et 10 défaites ! La participation africaine à cette compétition est la pire de son histoire, depuis le passage du nombre de ses représentants à cinq en 1998. Avec seulement 11 points glanés sur 45 possibles, soit une moyenne de 0,7 points par match, loin derrière la piètre performance de 2002, où les équipes du continent n’avaient affiché qu’une moyenne d’1 point par rencontre. L’Afrique a touché le fond en Russie et ce n’est pas surprenant au vu des prestations offertes dans cette compétition. Des enseignements sont à tirer de cette campagne cauchemardesque.
D’abord, les cinq représentants africains ont tous péché par manque de concentration. La Tunisie, le Maroc et l’Egypte ont toute encaissé des buts dans le temps additionnel. Cette dernière a d’ailleurs réédité son singulier exploit lors du match pour l’honneur face à l’Arabie Saoudite. Un comble ! Le Maroc a quant à lui payé son match d’entrée face à l’Iran et ne semblait toujours pas réveillé de son cauchemar quand il a encaissé un but matinal contre le Portugal à la 4′. Le Sénégal et le Nigeria, meilleures performances africaines de cette campagne, ont chacune encaissé 1 but dans les dix dernières minutes, respectivement face au Japon et l’Argentine. Les Lions de la Teranga ont même consommé leur élimination dans un moment de flottement lié au remplacement d’un des leurs. Les Super Eagles eux, ont laissé la bande de Lionel Messi arracher leur qualification sur un corner tiré à gauche, alors que le ballon était clairement sorti à droite.
Ensuite, le manque de discipline tactique a coûté cher à nos représentants. Quasiment, toutes ont encaissé au moins un but sur un coup de pied arrêté. Ces phases arrêtées, devenus la spécialité de certaines grandes équipes restent un supplice pour nos formations, dont les cages n’étaient pas gardées cette fois-ci par de grands gardiens comme l’Afrique a l’habitude d’en connaître. Dans certains matchs, on a eu clairement du mal à comprendre la formation tactique des équipes. Les hésitations de Cissé face au Japon et le manque d’audace du sélectionneur nigérian face à l’argentine ont fini par ankyloser les jambes de leurs poulains. Leur manque d’envie était palpable au moins dans deux matches sur trois. A cela, il faut ajouter la disparition de la race des grands attaquants qui régalaient le monde ces dernières années comme Didier Drogba et Samuel Eto’o. L’égyptien Mohamed Salah, arrivé blessé en Russie était trop seul pour supporter le poids d’une équipe des pharaons qui a perdu de sa superbe.
Enfin, les sélections africaines ont quasiment toute gouté au mauvais sort de la malchance ou d’un arbitrage scandaleux au cours de ce mondial. Les Tunisiens, déjà handicapés par l’absence de leur meilleur joueur Youssef Msakni, ont vu prématurément quitter la compétition deux gardiens de buts et deux défenseurs centraux. Les aigles de Carthage ont pourtant réussi à obtenir leur victoire sur de novices, mais courageux panaméens, après 19 matches joués sans succès dans la compétition. Dans le même temps, les pharaons attendent toujours leur premier succès depuis la campagne de 1978. Toutefois, ces deux équipes sans âme n’ont pas réussi à faire oublier les soupçons de favoritisme dont elles ont bénéficié au cours leur parcours qualificatif.
Le Maroc quant à lui aurait probablement connu meilleur sort si l’arbitrage vidéo, expérimenté pour la première fois par la FIFA, avait été également utilisé pour les grandes comme pour les petites Nations. Le Nigeria aurait peut-être éliminé l’Argentine d’un Maradona grossier, si l’arbitre n’avait simplement oublié de siffler un penalty en faveur de cette équipe qui a plus péché par sa jeunesse que par son jeu décousu par moment. Mais le sort le plus cruel est celui du Sénégal, éliminé de la compétition à cause de deux cartons jaunes de plus que le Japon.
Le Mondial est terminé pour nos équipes, mais des enseignements devront être tirés de cette débâcle collective, bien avant le passage des représentants du continent à 9, en 2026. Comme quoi, la victoire n’est pas dans le nombre des chevaux.
Par Mohamed MARA, sur radio Espace