En prélude de la vingt neuvième conférence de l’ONU sur le climat (COP29) qui se tiendra en décembre 2024 en Azerbaïdjan, une pré-Cop s’ouvre à Bonn en Allemagne en présence de plusieurs délégations. Cette rencontre appelée COP technique est une occasion pour les points focaux et négociateurs de s’imprégner des enjeux et d’en discuter le niveau d’avancement de la mise en œuvre des engagements.
À six mois de l’ouverture de la COP29, la conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui sera organisée en décembre en Azerbaïdjan, les représentants de chaque pays se réunissent à partir de ce lundi en Allemagne. Une sorte de pré-COP qui doit servir à lancer les discussions, en espérant un accord ambitieux possible à Bakou. Objectif qui semble encore difficile à atteindre.
Lors de la COP29 en décembre prochain, les États devront se mettre d’accord sur un nouvel objectif d’aide financière pour les pays du Sud. Une aide destinée à leur transition énergétique et à leur adaptation au changement climatique. C’est l’enjeu numéro un de cette réunion à Bonn.
Ces pays, plus pauvres, sont les plus vulnérables au dérèglement du climat. Ils sont aussi les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre. Ils attendent des pays riches des promesses crédibles d’aide. Bien au-delà de l’objectif actuel de 100 milliards de dollars qui a eu tant de mal à être atteint.
Cette question reste sensible. Les États-Unis et l’Union européenne rechignent à payer. Ils veulent que la Chine et les pays pétroliers du golfe, désormais considérés comme suffisamment développés, mettent, eux aussi, la main au portefeuille.
Un test grandeur nature pour le président azerbaïdjanais
Ce sera aussi l’occasion de voir en action Muktar Babayev, le président azerbaïdjanais de la prochaine COP et de sonder son poids diplomatique pour résoudre les questions sensibles. De nombreux observateurs s’inquiètent déjà des possibles restrictions imposées à la société civile, dans un pays de surcroît producteur de pétrole.
Un autre point important : l’ONU demande à tous les pays de publier, d’ici à l’année prochaine, d’ambitieux plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un travail énorme qui doit concerner tous les secteurs de l’économie et qui est encore très loin d’aboutir. C’est pourtant indispensable si l’humanité veut s’assurer une planète vivable d’ici à quelques décennies.
Le sort des enfants face au changement climatique évoqué à Bonn
Pour la première fois, lors de cette conférence à Bonn, une réunion spécifique sera organisée afin d’aborder la question de fonds climats spécifiques consacrés aux besoins des enfants. Car ce sont eux, qui sont en effet touchés de manière disproportionnée par l’urgence climatique.
Le nombre d’enfants confrontés de façon aigüe à la faim en raison des événements climatiques extrêmes a plus que doublé au cours des cinq dernières années. C’est le constat alarmant d’une étude publiée ce lundi par l’ONG Save the Children. Dans les 18 pays où les sécheresses, les cyclones et les inondations ont eu les plus graves impacts en matière d’insécurité alimentaire, 33 millions d’enfants subissent aujourd’hui la faim. Ils étaient 13 millions en 2018.
« La faim peut conduire à la malnutrition, et donc affecter le développement mental et physique des enfants. Mais les évènements climatiques eux-mêmes frappent aussi les enfants. Par exemple, la vague de chaleur extrême de ces dernières semaines a entrainé la fermeture des écoles dans de nombreux pays. Les inondations terribles ont fait de nombreux enfants des déplacés, explique Emily Wight, porte-parole de l’ONG Save the Children. Ces évènements obligent les parents à déscolariser leurs enfants pour qu’ils travaillent, ou encore à les pousser dans des mariages précoces. Et tout cela crée des situations très dangereuses pour les enfants ».
Bien que les enfants soient exposés de façon disproportionnée à l’urgence climatique, seul 2,4% des fonds mondiaux pour le climat leur sont aujourd’hui consacrés.
Avec RFI