Le président de transition du Burkina Faso issu d’un coup d’État, le capitaine Ibrahim Traoré, a assuré mercredi qu’ »aucun Russe » n’était sur le terrain pour combattre les jihadistes dans son pays, en n’excluant qu’ils puissent le faire à l’avenir.
« Il n’y a aucun Russe sur le terrain pour combattre. Pour l’instant on se bat seuls, ils nous appuient en termes de formation sur le volet de la logistique, de la formation tactique », a déclaré le capitaine Traoré, dans un entretien accordé au journaliste Alain Foka, diffusé mercredi sur sa chaîne Youtube. « S’il y a besoin, ils viendront sur le terrain pour combattre », a-t-il ajouté. Selon le capitaine Traoré, la présence russe au Burkina se limite à des « instructeurs venus pour instruire les militaires sur les équipements ».
Le Burkina Faso, comme ses voisins le Mali et le Niger, eux aussi confrontés aux violences jihadistes régulières, est dirigé par un régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022. Depuis, il a tourné le dos à l’ex-puissance coloniale française et cherche à diversifier ses partenaires dans la lutte anti-jihadiste, se rapprochant en particulier de Moscou.
Le capitaine Traoré a précisé que des formateurs d’autres pays, dont la Turquie et la Chine, étaient également présents. Avec le Mali et le Niger, le Burkina a formé l’Alliance des États du Sahel (AES). Les trois pays ont annoncé dimanche qu’ils quittaient la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao).
« Notre itinéraire c’est un chemin de non-retour. (La Cedeao) C’est fini ! », a déclaré le capitaine Traoré, en ajoutant qu’ils s’attaqueraient « probablement » à la monnaie, le franc CFA, prochainement.
Interrogé sur la tenue d’élections au Burkina Faso en 2024, le président de la transition a estimé que la sécurité n’était pas encore garantie sur le territoire pour pouvoir les tenir. « On va organiser comment les élections à l’instant T ? Les élections concernent tout le Burkina (…) il faut qu’il y ait un minimum de sécurité », a-t-il affirmé.
Au Burkina, les violences ont fait depuis 2015 des milliers de morts – civils et militaires – et quelque deux millions de déplacés.
AFP