Tribune. Le courage et le succès font des jaloux. Reconnaître à chacun ses mérites est loin d’être une faiblesse. Et dire que le Ministre d’État Tibou Kamara a des audaces qui n’appartiennent qu’à lui et une détermination qui va au-delà du raisonnable, c’est rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
Être ce Conseiller très proche de plusieurs Chefs d’États qui se sont succédés à la tête du pays, être celui qui murmure à l’oreille du Président, qui rédige ses discours, ses communiqués, ce Conseiller qui décrispe les crises, qui a le don facile de solution à chaque problème et qui triomphe des courtisans par sa lucidité et sa clarté, n’est pas donné à tout le monde. C’est un mystérieux destin voire même un incroyable destin! Lui qui a sorti la Gambie de la grande incertitude, qui a renoué le file du dialogue au Togo, qui est dans le chaudron politique guinéen, aux manettes dans la crise syndicale, il ne peut être un homme qui affole le compteur du succès.
Dans une bataille des fauves qui empoisonne le Palais de la Présidence, le Chef de l’État, victime et coupable, traverse des moments assez pénibles. Entre son Conseiller Personnel et les autres courtisans de la cour, le torchon brûle. En face, un Père de famille qui n’arrive pas à couper le cordon ombilical avec son parti pour répondre aux exigences de la démocratie et aux contraintes de l’État, c’est-à-dire, être le Président de tous, qui a l’obligation d’écoute et de dialogue avec l’ensemble des forces composantes du pays sur des sujets d’intérêts national qui divisent.
Si Tibou croit aux vertus du dialogue et à l’ouverture politique pour sortir de cette impasse politique liée au débat référendaire, très paradoxalement, l’homme est victime d’un acharnement viscéral et incompréhensible venant du camp de la majorité Présidentielle. C’est tout son péché qui lui vaut toutes ces calomnies de la part des faucons qui ne trouvent pas mieux que de vivre dans la crise. C’est un commerce florissant qui fait bonnes recettes en Guinée.
Confronté aux exigences du pouvoir, combattu pour ses prises de positions, bénéficiaire d’un large crédit de confiance de la part de l’opinion, l’homme à l’incroyable destin est celui-même qui souffle le dernier à l’oreille du Président et jouit également d’un importantissime capital d’estime de la part de ce dernier.
Mais parler à l’oreille du Président, ne veut pas dire qu’on a son assentiment. C’est du devoir du Chef de tendre son oreille à ses plus proches collaborateurs mais décide tout seul après avoir recueillis les avis des uns et des autres. Au style rassembleur et au don naturel de médiateur, le Ministre Tibou, de par sa sincérité, son courage, son intelligence, est souvent celui dont les conseils sont plus réceptifs. Non par sentiment mais pour la pertinence de ses analyses et le choix de ses solutions assez convenables et rationnelles.
Au-delà de ses capacités de réflexion très adaptées, à la différence des courtisans, Tibou apparait aux yeux de l’opinion comme un homme qui a le courage de ses opinions. Qui ne renie pas ses amitiés et les revendique en tous lieux sans trembler. Il incarne des valeurs de paix, de dialogue. C’est le Père du consensus guinéen.
En véritable cardinal de l’ombre, Tibou Kamara, symbole de colombe de la gouvernance est l’homme qui a brillé par des approches pacifiques de résolution des crises a crû comme toujours que le seul avec le dialogue et la vérité, les acteurs socio-politiques pourront transcender tout différend qui les oppose. En un mot comme en mille, l’homme est tout miel.
Qui ne veut pas être à la place de Tibou?
N’est-il pas victime de son succès?
N’est-il pas combattu pour son rapprochement avec le Chef de l’État qui le considère comme un prince démocratique?
Lui, Tibou, qui a des solutions convenables à nos problèmes doit-il démissionner de son poste pour les agissements des crétins alors qu’il bénéficie de la confiance de Pr. Alpha Condé à qui il rend compte directement?
Aux faucons de la République, il ne suffit pas de critiquer, il faut aussi proposer des solutions acceptables.
Au lieu d’être grogneur, posez-vous la question, pourquoi c’est toujours Tibou Kamara? La communauté Internationale, la CEDEAO et d’autres Observateurs avertis approuvent tous le schéma de sortie de crise proposée par l’homme qui vous donne un violent tournus.
En attendant votre solution miracle, le Président doit ramener l’ordre dans sa famille et tirer toutes les conséquences qui s’imposent.
Yansané Mohamed Lamine
Titulaire d’un master en développement, Enseignant-Chercheur.