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Affaire troisième mandat en Guinée: quatre types de mépris et de conflits dans le projet

Le véritable problème avec l’affaire de troisième mandat est qu’il porte en lui seul quatre types de mépris et de conflits.

#Premièrement : le troisième mandat signifie qu’au sein de la mouvance présidentielle, il n’y a aucun cadre digne de confiance qui est capable de remplacer Alpha Condé.  Même si ce dernier a traité une grande partie des cadres de son parti (en l’occurrence les Malinkés) des plus malhonnêtes de la Guinée et aussi incompétents au point d’aller chercher un premier ministre compétent au GPT, il ne faut pas négliger la tension latente qui pourrait émerger du côté des caciques tels que les Dr Diané ou Saloum Cissé qui se sont sacrifiés depuis des décennies, non pas sans ambition ou qualité, aux côtés d’Alpha Condé et qui méritent un minimum de reconnaissance en les laissant briguer la magistrature suprême.

#Deuxièmement : le troisième mandat est un mépris pour l’armée guinéenne qui a librement renoncé au pouvoir en 2010 en vue de participer à la construction d’une démocratie dirigée par les civils. Voir un civil confisquer ce pouvoir sera une atteinte à l’honneur des militaires, en premier lieu le Général Sekouba Konaté et le Capitaine Dadis Camara, et tous les jeunes officiers qui aspirent à une perception meilleure de l’armée guinéenne par les populations. Les populations guinéennes voient encore leur armée comme un groupe de malfrats qui souhaite tuer leurs compatriotes au profit de vieux démons. Les jeunes officiers et soldats, qui souhaitent aussi entrer dans l’histoire aux côtés des Sankara ou Rawlings, pourraient ne pas rester indifférents à cette provocation d’Alpha Condé qui n’a d’ailleurs aucune estime pour ses militaires. Il pense qu’il maîtrise l’armée mais il oublie que ce sont toujours les hommes de confiance qui déposent le roi. El Bechir et Bouteflika ne diront pas le contraire.

#Troisièmement : le troisième mandat est un mépris pour la classe politique actuelle car Alpha estime qu’aucun homme politique guinéen n’a les qualités de le remplacer. Particulièrement, il lance un défi à la nouvelle génération d’hommes politiques et d’acteurs de la société civile en qui il ne semble aussi voir qu’un groupe de cupides intéressés uniquement par le luxe et l’argent facile.

#Quatrièmement : le troisième mandat est une insulte pour tout le peuple de Guinée. Qu’un seul homme, octogénaire, prenne en otage ce beau pays serait un manque de confiance total pour le peuple de Samory Touré et de Bocar Biro. Ce sera une insulte de dire que le pays qui a enfanté Sekou Touré, Telly Diallo ou Lansana Béavogui n’est pas capable de trouver le remplaçant d’un simple Alpha Condé.

En tout, le troisième mandat est une guerre ouverte à tous les guinéens, à l’exception des personnes insensées ou pensantes qu’après Alpha Condé, leur chance de s’en sortir est enterrée. Malheureusement pour ces personnes car, #Amoulanfé.

 

Billo Barry de l’Alternance pacifique

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