Le milliardaire Beny Steinmetz est accusé par le ministère public suisse de corruption. Il aurait versé des pots-de-vin à des agents guinéens pour obtenir le permis minier du mont Simandou, le plus grand gisement de fer africain jamais exploité. Mais en raison des nombreuses accusations et d’enquêtes internationales, le groupe du milliardaire franco-israélien, BSGR, avait renoncé à ses parts en février 2019, après un accord trouvé à l’amiable avec les autorités guinéennes. Désormais, Conakry cherche un repreneur et l’appel d’offres court encore jusqu’au 19 août.
En Guinée, les blocs 1 et 2 du mont Simandou, ancienne propriété de BSGR, la compagnie de Beny Steinmetz, sont désormais libres de tout contentieux, annonce le texte de cet appel d’offres qui court jusqu’au 19 août. Il reste donc encore quelques jours pour acquérir les 369 kilomètres carrés de la concession, soit la moitié du gisement de fer, encore vierge de toute exploitation.
Selon notre confrère de RFI, aujourd’hui, Rio Tinto en est toujours le propriétaire des blocs 3 et 4. Le géant minier anglo-australien a pourtant mis en vente l’intégralité de ses parts pour la somme de 1,2 milliard de dollars en 2016. Mais finalement, la négociation avec l’entreprise chinoise Chinalco n’a pas abouti. Rio Tinto garde donc le Simandou dans son escarcelle mais la mine n’est toujours pas la priorité pour la compagnie.
« Le projet est donc encore et toujours dans l’impasse », estime Amadou Bah, directeur de l’ONG Action mines Guinée. Pourtant, les potentialités sont colossales. Cent millions de tonnes de fer pourraient être extraites par an pendant 40 ans. Mais les travaux pour exploiter et surtout pour exporter le minerai restent pharaoniques. Il faudrait construire une ligne de chemin de fer longue de 650 kilomètres et un port en eau profonde à proximité de la capitale. Ce projet a été estimé à plus de 18 milliards de dollars.