- À la Une, Actualités, Société

Abdoulaye Bah, une étoile s’est éteinte dans le ciel

“Je vais vous raconter une histoire qui nous a marqués lorsque nous sommes allés accompagner le Syli local au Maroc récemment. Quand l’équipe a perdu son deuxième match, Antonio Souaré et tout le monde était furieux et on savait en ce moment que quelque chose allait se produire. Un moment après, ils nous ont conviés à une conférence de presse d’urgence pour annoncer le limogeage de Lappé Bangoura.

Mais la partie la plus intéressante est que certains journalistes sont partis là-bas sans être invités et pris en charge par la fédération, Antonio a quand même accepté de prendre en charge leur logement sans leur garantir de per-diem. Mais vous savez comment se comportent certains journalistes guinéens…

Le Monsieur (Antonio Souaré) était furieux et eux ils n’ont pas eu mieux à faire sauf aller se regrouper dans le hall de l’hôtel pour exiger d’avoir des primes. L’affaire commençait à faire du bruit et Antonio a convoqué encore tout le monde. Quand on s’est regroupés, il a demandé quels sont ceux qui revendiquent pour leur per-diem?

Ils se sont regroupés et Antonio a sorti plusieurs enveloppes. Les gars croyaient que c’était de l’argent, donc tout le monde a souri. Antonio les a appelés un à un et a remis une enveloppe à chacun. Quand ils ont ouvert leurs enveloppes, ils se sont rendu compte que ce sont des billets d’avion immédiat sur Conakry. Antonio a ajouté que l’avion les attend. Fallait revoir les visages”.

Et nous (Emmanuel Millimono d’Africa 24, Malick Diakité d’Africable, Mouctar BAH de RFI et toi [Abdoulaye] bien sûr), réunis cette nuit par le hasard des faits au domicile de notre frère Mouctar, avons éclaté de rire tout en te demandant si c’était une blague ou pas.

Voici Abdoulaye Bah, l’une de tes nombreuses histoires drôles qui m’ont fait éclaté de rire et qui ont fait que j’ai toujours eu du plaisir à partager du temps à tes côtés.

Mieux encore, Abdoulaye, j’adorais lire tes chroniques, riches à la fois de fiction, d’humour, mais aussi d’inspiration débordante. Je dois ici rappeler qu’elles ont été pour moi des sources d’inspiration, et d’inépuisables  sources  de regard “un peu penchée sur l’actualité” de notre pays. Tu savais nous égayer quand nous étions crispés.

Abdoulaye Bah, tu fus un grand frère, un modèle et une étoile qui brillait de son professionnalisme au sein d’une jeune génération de journalistes à la quête de point d’ancrage.

Que la nouvelle de ta mort m’a foudroyé le cœur !!!! Mais ne dit-on pas que tout ce que Dieu fait est bon? Nul doute qu’il t’accueille dans son royaume céleste.

Merci cher grand frère, merci Abdoulaye pour le sourire que tu nous as procuré, tu as vécu pleinement, certes pas longtemps, mais avec une empreinte qui restera indélébile dans l’histoire de la presse guinéenne.

Tu es parti pour toujours Abdoulaye, repose en paix. Que cette belle terre de Guinée que tu as servie avec tant de professionnalisme et d’abnégation te soit à jamais légère. Amen !

 

Emmanuel MILLIMONO

Journaliste

Depuis Dakar

Laisser un commentaire