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Tribune: Lâchez-lui les basquettes !

Depuis « l’Affaire des 5 milliards », vocable utilisé par la presse guinéenne, monsieur Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et chef de file de l’opposition fait l’objet d’attaques personnelles, étayées de mensonges en tout genre, d’insinuations et d’accusations de toutes sortes.

Une fois n’est pas coutume, me dira-t-on, face à certains anciens alliés de l’UFDG et autres adversaires politiques à l’affût. Les uns et les autres voyant leur assise politique s’affaisser de jour après jour se saisissent de ladite affaire qui leur apparait comme du pain béni. Ils se laissent aller à cœur joie en invectives et en diffamations. Mais l’indécence a des limites même en politique.

Délibérément, ils occultent tout le processus qui a abouti à l’adoption du statut du chef de file de l’opposition et, par conséquent, à l’attribution du budget en question.

En effet, si le montant alloué revient de droit au président de l’UFDG du fait de son statut, même à supposer qu’il y ait eu une erreur de com., pourquoi vouloir dénaturer l’application d’une décision votée par le bureau de l’assemblée nationale ? En plus des politiques, on voit des soi-disant juristes encartés s’en emparer. Ils vont jusqu’à remettre en question la loi portant « statut du chef de file de l’opposition ». Ignorent-ils que ce statut concerne tout parti politique qui remplirait les critères définis par la loi guinéenne et dont l’UFDG a satisfait ?

Pourquoi vouloir dénier au chef de file de l’opposition son droit d’obtention, d’usage, à sa convenance et à celle de son parti dudit montant ? Convenons un instant qu’il y ait eu, comme je l’ai dit, un problème de com. ou de timing, d’explication dans la manière d’octroi dudit montant par l’instance qui l’a voté, cela justifierait-il qu’on s’égosille sur tous les médias pour vouloir faire passer comme vérité des mensonges montés de toute pièce ? Qu’on aiguise de toutes parts les couteaux de la guerre comme s’il s’agissait d’un détournement de fonds.

En réalité, l’affaire des 5 milliards est l’occasion rêvée, notamment  pour le parti au pouvoir. Il y a vu la perche, qui lui permettrait  de noyer l’écho de la tournée du président de l’UFDG à l’intérieur du pays. Il s’en est également servi pour se tirer du bourbier de Boké. Cette préfecture dont l’ébullition sociale de ces dernières semaines commençait à se répandre.

En embarquant l’UFDG dans un faux débat de sous mal acquis, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) a cru pouvoir sauver sa tête en détournant les esprits. En cela, il a été appuyé par des alliés qui ont perdu la transversalité dont ils se fardaient pour emprunter la diagonale. Je veux dire qu’ils ne sont plus reliés au reste du pays que d’un côté, régionaliste, s’entend.

De fait, cette coalition qui ne dit pas son nom a organisé une campagne machiavélique contre Cellou Dalein Diallo. La Une de certains médias, les rendez-vous d’émissions radiophoniques sont vite érigés en lynchage public. L’homme est épinglé dans des propos qui font ressurgir, sur les journaux et les ondes, l’esprit ethno-régionaliste qui entache encore la politique guinéenne. Dans cette campagne savamment orchestrée, tout indique qu’on n’écoute que le chasseur, jamais le gibier.

Dans la stratégie de dénigrement de l’UFDG, une stratégie amidonnée de boules puantes, les surdoués de l’injure, les adeptes de la bassesse et de la calomnie s’en donnent sans limite. Les assemblées générales de leurs partis n’ont plus qu’un seul ordre du jour : présenter des transfuges de l’UFDG qui sont en mal de repère, calomnier Cellou Dalein.

Dans l’espoir de remobiliser les militants, les tribunes sont transformées en plate-forme anti-UFDG. On y entend les plus zélés déverser baves et vomissures sur le chef de file de l’opposition dans l’espoir de retrouver leurs strapontins ministériels où ils ont été éjectés depuis belle lurette.

Pourtant, cette cerise sur le gâteau que constitueraient les 5 milliards par an, n’est que le cinquième d’un budget journalier d’une institution bien connue. Il  semblerait aussi que ce montant est loin d’être exorbitant si on le comparait à celui que perçoivent les représentants des autres institutions : médiateur de la République,  président de la CENI, président de la cour constitutionnelle, etc.

C’est du moins ce que pense monsieur Ousmane Kaba président du parti des démocrates pour l’espoir (PADES). D’après lui : «… cinq milliards, c’est le budget le plus faible de toutes les institutions…Toutes les petites institutions ont entre dix, quinze ou vingt milliards. S’il s’agit du financement d’une institution, ce montant est dérisoire ». Cela étant dit, le budget a été débattu au niveau du bureau de l’assemblée nationale et non entre l’UFDG et le gouvernement. L’erreur réside, selon M. Kaba, au fait que ledit budget n’ait pas été débattu en même temps que celui du statut du chef de file de l’opposition.

Dans tous les cas, c’est entre le double, le triple, même le quadruple du montant alloué à Cellou Dalein que perçoivent les personnalités des institutions reconnues par l’assemblée nationale. Y aurait-il une seule institution qui s’est justifiée de la destination du budget qui lui a été affecté ? Quel responsable institutionnel a fait l’objet de calomnie parce qu’il aurait reçu une allocation budgétaire ? Qui a été voué aux orties comme c’est le cas actuellement de Cellou Dalein ?

C’est l’occasion de souligner, on ne le fait pas suffisamment, l’attitude et le comportement du parti « l’Union pour le Renouveau » (l’UPR) qui ne s’est pas mêlé de ce débat de caniveaux. Ce  parti s’est hissé au-delà de la mêlée contrairement à certains frustrés et rancuniers qui, à un moment donné, ont fait des pieds et des mains pour que l’UFDG s’efface en leur faveur aux législatives.

Faut-il également observer que tout ce qui touche l’UFDG et son président semble être une aubaine pour certains. Ce n’est guère étonnant. La plupart survivent des erreurs d’appréciation du parti en matière de com., par exemple. Mais aussi de certains ratés, de stratégies mal affinées ou dont la mise en place est tardive, de manque de réactivité à des moments précis. Mais qui n’en fait pas ? Il va juste falloir en prendre la mesure car le parti et son président sont épiés. Faut-il savoir se mettre à l’abri en évitant d’entrer dans des polémiques interminables, (on le fait souvent) au risque de donner du crédit à l’adversaire.

A mon avis, une seule explication des tenants et aboutissants de ce budget lors d’une assemblée générale aurait suffi pour clore le débat. Cela aurait épargné des contradictions visibles ou sous-jacentes au sein du parti ou de ses alliés. Les  médias partisans n’auraient pas eu de matière qui leur a permis d’exploiter la situation.

Une telle attitude aurait tout aussi poussé l’adversaire à vociférer tout seul au risque de se dévoyer par lui-même. Cela aurait permis aux gens de se rendre compte, une fois de plus, de l’acharnement contre le chef de file de l’opposition.

Malheureusement, certaines voies n’ont pas d’écho quand chacun veut prouver son expertise et démontrer ses qualités de rhéteur parfois fort creux. Et, c’est bien connu, quand tout le monde est communicant, le message est parasité, sa portée en souffre et la cible n’en tire pas la substance nécessaire.

Enfin, le chef de file de l’opposition est reconnu institutionnellement, son statut, ses charges et autres obligations ou protocoles y afférents sont de droit. Ce sont les fausses informations distillées par certains adversaires qui ont créé des amalgames. Ces derniers, relayés par les médias ont permis de fabriquer de toutes pièces une affaire où il n’y avait qu’une erreur de com., me semble-t-il.

De fait, ce que certains décrits comme un manque de transparence dans l’usage et d’illégalité dans l’attribution n’est, en réalité, que droit et perception d’un dû totalement légitime. Vole aux éclats également, l’accusation d’arrangement gouvernemental prétendument scellé avec l’UFDG.

Le parti devrait tirer les conclusions de « cette affaire » pour mieux se préserver dans l’avenir. Du reste, personne n’a besoin de venir au secours, comme on le lit par-ci, par-là, de Cellou Dalein car il n’est menacé ni dans son assise politique au sein du parti ni dans son statut de chef de file de l’opposition. Jusqu’à preuve du contraire, l’UFDG reste le plus grand parti d’opposition.

Pourvu que cela ne suffise plus et ne serve pas d’argument pour dormir sur ses lauriers. Le combat doit continuer. Il n’est pas question d’attendre 2020 pour contester encore des élections. Troisième ou millième mandat, peu importe ! L’essentiel est ailleurs : la victoire en 2020. Ultime chance pour le parti !

 

Lamarana-Petty DIALLO

Courriel : lamaranapetty@yahoo.fr

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