Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) n’a plus à se perdre en conjectures sur les intentions du président Alpha Condé, de rempiler de nouveau, après les deux mandats que lui confère la Constitution. Et c’est pour parer à toute éventualité, que cette plateforme multiplie la pression sur les « promoteurs » d’une nouvelle constitution, par le biais des manifestations de rue, mais aussi du « name and shame », qui signifie littéralement « nommer et couvrir de honte », d’où ces différentes listes noires.
Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) vient de publier sa 4ème liste des « promoteurs » d’un changement constitutionnel, dont la finalité serait de permettre au président Alpha Condé de se maintenir au pouvoir, au-delà de 2020.
Cette nouvelle liste comporte 20 noms. Des personnalités hors-sol, connues du grand public. On peut ainsi citer pêlemêle Ibrahima Kalil Kaba, Mama Kanny Diallo, Claude Kory Koundiano, Rabitatiou Séra Diallo, Général Ibrahima Baldé, Général Ansoumane Baffoe, Ismaël Kéita, KPC, Kaba Guiter, j’en passe et des meilleurs.
Comme vous le voyez, il s’agit cette fois, en plus de quelques membres du gouvernement, de présidents d’institutions républicaines et d’officiers supérieurs, trônant à la tête d’institutions paramilitaires. Ainsi que des présidents des patronats guinéens.
Cette liste noire prouve d’après le FNDC, que les « promoteurs » d’une nouvelle constitution ne se trouvent pas que dans les rangs des hauts cadres de l’administration publique.
Ceux qui passeraient la pommade au chef de l’état, le traitant d’homme providentiel, sans qui la Guinée resterait à la ramasse, ont tous la particularité d’appartenir à cette oligarchie de fait qui tient les manettes du pays.
Rendre publique les listes de ces « promoteurs » d’un 3ème mandat aurait donc pour but de les jeter en quelque sorte en pâture d’une opinion publique devenue très clivante.
Cette méthode de « stigmatisation » découle d’une tradition anglo-saxonne. Les pouvoirs publics et les médias de ces pays n’hésitent pas à exposer au public, en les nommant, ceux qui adoptent des comportements déviants.
Face donc à l’autisme de l’exécutif, aux cris de cœur des anti troisième mandat, le Front n’a d’autre issue que d’expérimenter cette arme « fatale », afin de dissuader les « promoteurs » d’une présidence à vie, dans notre pays. En plus, bien sûr des manifestations de rue.
Mamadou Dian Baldé