Le FNDC n’a pas droit à l’erreur après l’officialisation de la date d’une longue série de manifestations pour marquer sa farouche opposition pour une quelconque révision de la constitution.
Ce lundi 14 octobre, jour annoncé de manière électrique pour le coup d’envoi des contestations politiques par le camp du Non, avec ce coup d’essai, il doit impérativement être le coup du maître au risque d’être ensevelit à jamais.
Le choix de la date ?
C’est un coup d’une grande et bonne réflexion. Le retour des élèves en classe, sans oublier les menaces incessantes du SLECG de Soumah qui agite le chiffon rouge du blocage des cours. Ce n’est pas fortuit cette date, elle cache d’autres raisons assez stratégiques. C’est notamment, la paralysie de toutes les activités économiques.
Une date qui pourra, bien entendu, faire chambouler en profondeur le chronogramme très contesté de la CENI. Elle pourra évidemment faire retarder le décret de convocation du corps électoral qui en principe devrait intervenir dans les semaines qui arrivent avec la fin du recensement et le début d’affichage des listes électorales.
Ensuite, cette date intervient après une semaine juste de la tenue du sommet sous-régional sur le constitutionnalisme et la limitation du mandat présidentiel, vœu tout pieux d’un collège d’anciens chefs d’Etat du continent. C’est synonyme d’un défi pour ces derniers et une alerte très maximale pour le FNDC.
Une médiation pourrait intervenir avec des conditions entre autres, de suspendre le processus électoral pour le gouvernement et l’arrêt des manifestations pour le FNDC. Ça sera un succès pour les opposants au régime Condé. Il faut jouer la carte de la montre. Plus ça retarde, plus l’étau se resserre pour le gouvernement guinéen.
Tout gagner ou tout perdre, quel risque pour le FNDC ?
Toute la bataille pour ce premier jour reste la mobilisation. C’est le défi du nombre qui importe. Paralyser simplement la ville serait un acte d’échec et de capitulation. Si le FNDC échoue, ça sera sans surprise une grande victoire pour le camp du Oui. La claque est synonyme de mort pour les contestataires.
Ce lundi de reprise effective des cours est très symbolique. L’école a toujours été l’un des plus importants foyers de mobilisation avec son corolaire d’extrême violence. Le FNDC a tiré une balle dans la poche de la colère. Reste à savoir si la cible est touchée.
Chasser la psychose
Les mots utilisés et la brutalité du ton annoncent un lundi apocalyptique. En écoutant les discours et en interprétant les gestuels, c’est comme si le pays va s’arrêter ce lundi. De tels discours ne rassurent pas, ne mobilisent pas.
La confusion du discours suit la confusion de l’esprit. Et la mobilisation risque de prendre un sacré coup par la maladresse des discours. Dire qu’il y aura des sacrifices humains, c’est créer la peur chez le citoyen. Il faut revoir la communication.
Bref, il ne faut surtout pas mettre dans la tête du citoyen que ce lundi, c’est pour demander le départ du Président Alpha Condé. C’est pour marquer une opposition au projet référendaire.
C’est au peuple de faire le choix. Entre s’adapter ou se révolter. La balle est dans son camp et son destin se joue à partir de l’instant. S’accommoder ou rompre.
Par Habib Marouane CAMARA
Journaliste et Analyste politique