Monsieur le président, votre bilan est ironiquement noir. Vous devez en tirer les leçons qui s’imposent et partir la tête pas totalement basse.
Pour la petite histoire, lorsque votre très cher ami François Hollande promit de redresser la courbe du chômage en France, il était conscient et confiant dans ce qu’il disait. Mais à la fin, quand il comprit que ce n’était pas le cas (conjugué avec quelques petits éléments internes au PS), il décida de ne pas se représenter.
De nos jours, il me fait toujours plaisir de l’écouter mieux que beaucoup d’autres car il a prouvé qu’il est un homme de parole ou d’honneur. Mes salutations à lui.
A votre arrivée au pouvoir, vous déclariez avoir hérité d’un pays sans Etat. Cela date maintenant de plusieurs années. Mais depuis, nous avons fait un grand pas vers le gouffre de l’incertitude et de la souffrance, de l’insécurité à tous les niveaux (routes, ponts, caniveaux mortifères sous la moindre précipitation pluvieuse) et la haine sans oublier le mensonge et les manipulations bidons à tout va.
Si hier vous aviez réussi à forcer les guinéens à vous accepter, aujourd’hui, les guinéens sont enclins de vous refuser votre bilan dont vous êtes le seul précurseur entouré d’un petit clan qui ne voit pas plus loin que le bout du nez.
Alpha Condé, descendez de l’hélico et de l’avion. Empruntez les routes du pays pour vous faire une idée de la réalité du calvaire dans lequel vous laisserez bientôt le pays dont vous avez hérité il y a neuf ans.
En 2010, pour rallier l’intérieur du pays pour votre campagne, je suis certain que vous n’aviez pas besoin de l’hélico qui ne vous était même pas accessible en ce moment. Cependant, vous ne viviez pas ce calvaire qui est devenu de nos jours une fatalité pour la majorité du peuple de Guinée dont le quotidien est souvent rythmé par les allers et retours entre Conakry et l’intérieur du pays quid pour des cérémonies joyeuses ou douloureuses, quid pour des raisons professionnelles. Jean Paul Sartre ne disait-il pas que : « l’enfer, c’est les autres » ?
À la lecture de ce qui constituera bientôt votre bilan établi non pas par le RPG, mais plutôt par des observateurs objectifs, faisant le point sur la situation du pays à votre arrivée et à votre départ tout en établissant un petit comparatif avec nos voisins sénégalais et ivoiriens, il nous fera mal, nous autres guinéens lambda : jeunes désœuvrés, vieux malades, filles abandonnées au chômage, vieilles mamans au marché exposées aux saletés ou ordures, de constater que notre malheur c’est votre pouvoir.
Monsieur le président, voyons ensemble ces petits détails qui en disent long : Pluies diluviennes mortifères, éboulements plus forts que le ministre et ses agents, justice et police aux ordres tout en bâillonnant le droit ou la loi, l’économie ne prospère que dans les chiffres, l’insécurité est galopante, la santé est encore loin des attentes, votre compassion à l’endroit du peuple martyr (soldats, policiers et autres manifestants politiques) est inexistante.
Aucune situation interne n’a eu le mérite de la moindre intervention ou message à la nation de votre part. Sacré pouvoir ! Ceci dit, votre velléité de s’offrir ce que vous n’osez pas encore dire clairement est une insulte pour le peuple de Guinée et un défi que ce dernier ne manquera pas de relever.
Passer deux à trois jours en route entre Kindia et Conakry à cause d’un éboulement est intolérable et ça doit vous faire redescendre sur terre. Ça ne va pas dans le pays et votre affaire tant rêvée ne marchera pas.
#Amoulanfé !!!
Boubacar BARRY
Citoyen pour le changement