Le président ivoirien Alassane Ouattara a maintenu le suspense sur son éventuelle candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2020, lors d’une interview à la télévision d’État mardi, à la veille de la fête de l’Indépendance. Il a également évoqué une éventuelle modification de la Constitution.
« Je ferai savoir (ma décision) en 2020. (…) Je vais prendre ma décision au moment opportun et sur la base de ce que mon parti me dira de faire », a déclaré Alassane Ouattara, qui achève son deuxième mandat, après avoir été élu en 2010 puis réélu en 2015. « La Constitution me permet de faire deux autres mandats », a-t-il également affirmé. La loi fondamentale adoptée en 2016 limite à deux les mandats présidentiels, mais a remis les compteurs à zéro, selon la majorité présidentielle. Une interprétation contestée par l’opposition.
Modification de la Constitution
Le chef de l’État a par ailleurs évoqué une éventuelle modification de la Constitution de 2016. « La modification de la Constitution doit être un processus qui dépend de l’opinion. Nous avons une Constitution depuis 2016. On l’a pratiquée. Il est clair qu’il y a des choses qu’il faut modifier dans la Constitution, mais ce n’est pas pour recaler des candidats. Non », a-t-il déclaré (à écouter à partir de la minute 37 dans la vidéo ci-dessous).
Sans donner de détail sur les « petites choses » qu’il estime nécessaire de modifier, il a cependant estimé qu’il fallait « épouser l’air du temps ». « Nous sommes un certain nombre à avoir un certain âge, peut être devrions nous réfléchir à ce que nous pouvons donner à notre pays au-delà d’un certain âge », a détaillé Alassane Ouattara. Quelques instants plus tôt, le président ivoirien avait déjà évoqué cette question de l’âge, citant en particulier Henri Konan Bédié. « J’aurai 78 ans l’année prochaine, mes médecins me disent que je suis en parfaite santé », a-t-il déclaré, notant que l’ex-président Henri Konan Bédié, a « 10 ans de plus » que lui.
La réforme de la CEI également abordée
Le scrutin présidentiel cristallise déjà le débat politique, à 14 mois de l’échéance. En 2010, la contestation des résultats de l’élection avait débouché sur une crise majeure, qui avait fait 3 000 morts.
L’an dernier, Henri Konan Bédié, qui dirige le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), avait rompu l’alliance de gouvernement qui l’unissait au parti présidentiel, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Les deux camps sont désormais à couteaux tirés.
Jeuneafrique