Comment rendre propre la capitale de la Guinée ? L’Anasp, l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique professionnalise depuis cette année la gestion des déchets solides de la ville de Conakry. Une stratégie de 10 ans. Un premier centre de regroupement des déchets est en construction dans la commune la plus peuplée.
C’est près du pont de Kakimbo, dans la commune de Ratoma que se construit un centre de regroupement et de tri des déchets. C’est le troisième et avant-dernier maillon sur la chaîne de leur gestion, selon le schéma que met en place l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique. « Ce schéma vise à mettre en synergie au niveau de tous les maillons les acteurs privés. C’est-à-dire, la pré-collecte assurée par les PME [Petites et moyennes entreprises, ndlr], la collecte, le transfert, la mise en décharge et le traitement de la décharge par les acteurs privés », explique Sory Camara, directeur général de l’Anasp.
Comme partout, les habitants de Conakry produisent différentes sortes de déchets. À ce stade, la réflexion sur leur valorisation en est encore à ses débuts. Le point de regroupement et de tri de Kakimbo et les autres centres qui seront construits ensuite à Conakry, ayant seulement pour vocation de séparer les déchets. « Des études beaucoup plus approfondies devront être réalisées pour évaluer les opportunités économiques et financières des différentes valorisations possibles des déchets, parce que c’est le marché qui dicte l’opportunité économique et financière ; à qui pouvons-nous vendre ces plastiques et quelle peut être l’utilisation », détailleAlexandre Serre, chargé de l’assainissement à la délégation de l’Union européenne en Guinée.
Les types de déchets à valoriser
Conscient des systèmes de valorisations informels à Conakry, il fait des projections. « On estime à un maximum de 10 % de la valorisation des déchets, essentiellement les déchets métalliques – la ferraille, qui a une valeur ajoutée très importante – il y a, de façon très minoritaire, une valorisation de certains plastiques. Mais ça reste encore très informel et très minoritaire. »
La valorisation envisagée à moyen terme est celle des déchets organiques, précise Sory Camara. « Le centre d’enfouissement va être aménagé à Coyah. Ça sera un centre moderne. Dans un premier temps, nous allons aménager 50 hectares pour recevoir les déchets de Conakry, de Coyah et de Dubréka. Quand il va y avoir l’enfouissement, il va y avoir le gaz qu’on récupérer et l’énergie sera produite à partir de ce centre d’enfouissement technique. »
La grande décharge de Conakry doit être fermée d’ici 3 à 4 ans, selon le directeur général de l’Anasp. À la place, devrait être aménagé un centre d’enfouissement technique de 100 hectares, avec à la clé le traitement durable et la valorisation des déchets organiques.
RFI