Le Syli national de Guinée a fait l’essentiel contre le Hirondelles du Burundi : assurer sa place qualificative pour le second tour de la 32è édition de la Coupe d’Afrique des nations. Avec quatre points obtenus en trois matches, l’équipe de Guinée sera parmi les quatre meilleurs troisièmes.
Mohamed Lamine Yattara se souviendra longtemps de ce match contre le Burundi ; une action décisive qui provoque un carton rouge chez les adversaires, deux buts, des déplacements de grande classe, le revoilà revenu dans les plans de Paul Put. Globalement, l’équipe de Guinée a maîtrisé son sujet, aidée en partie par l’expulsion de l’arrière latéral gauche burundais. J’ai beaucoup apprécié l’équilibre retrouvé au niveau de l’axe central (avec la paire Simon Fallette et Ernest Séka), mais encore une fois le couloir droit du Syli occupé par le défenseur Mickael Dyrestam, ne donne aucun gage d’assurance. Il reste le maillon faible de l’équipe… Je trouve Dyrestram fébrile, incapable de prendre la moindre initiative offensive, ce qui limite les choix de l’équipe pour le contre et les attaques placées. En 90 mn, Dyrestam n’a accompagné qu’une seule fois ses coéquipiers dans la zone défensive adverse ; il est cependant au départ de l’action du second but suite à tacle où il permet à Yattara d’amorcer l’attaque. Pour le reste, on le voit toujours à la peine, hésitant sur la décision à prendre, reculant là où il faut être au contact : il n’est visiblement pas en confiance. Pour les matches du second tour, où la défaite signifie le retour à la maison, le coach guinéen devrait clarifier les raisons qui le poussent à maintenir un joueur qui a eu autant de mal dans les trois matches disputés par la Guinée.
Il faut également regretter l’absence d’esprit d’équipe au niveau de la ligne d’attaque où François Kamano et Sory Kaba, pour avoir oublié les bases de ce jeu collectif, zappant leurs coéquipiers sur des actions de but. A eux seuls, ils montrent tout le travail à accomplir par l’équipe guinéenne si elle veut améliorer nettement ses productions sur le terrain.
Un des hommes du match est incontestablement Amadou Diawara. Il a été impressionnant dans son placement, son sens du jeu, ses relances et surtout son intelligence tactique. Le joueur de Naples démontre depuis le début de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qu’il a beaucoup progressé en Italie. Ibrahima Traoré, le capitaine, a également été très présent dans cette rencontre où il ne fallait surtout pas se louper. Voici les notes du match.
Ibrahima Koné (8) : Le gardien de but du Syli a fait le job. Impérial sur les actions dangereuses du Burundi, il est dans la continuité du très bon match réalisé contre le Nigéria. Excellente prestation.
Mickael Dyrestam (5,5) : L’arrière latéral guinéen reste le maillon faible de l’équipe. Toujours sur le reculoir, fébrile dans ses prises de balles, il n’a quasiment rien apporté offensivement. Heureusement que son tacle qui permet de récupérer le ballon sur l’action du second but lui sauve une partie très mal gérée.
Simon Fallette (7,5) : Impeccable dans ses relances, présent dans les duels, le défenseur central de Francfort, prouve à chaque match sa valeur. Sur une action, il se marche sur les pieds avec Séka avant que ce dernier n’intervienne promptement devant l’attaquant burundais. Très bon match.
Ernest Séka (7,75) : Il a apporté l’impact et l’équilibre que l’équipe n’avait pas lors du match contre la surprenante équipe de Madagascar. C’est lui qui intervient toujours quand la défense est prise de vitesse ou pour réparer les erreurs de placements ou d’intervention de son arrière latéral droit. En prime, des relances propres. Match remarquable.
Idrissa Sylla (7) : Moins en vue que lors des deux premiers matches, il a livré une partie correcte. Le défenseur de Toulouse, en dépit des circonstances et de la pression des Burundais dans son couloir, a bien défendu. Dans le même temps, il a pu se replacer sur les phases offensives de l’équipe et participer au jeu. Bon match.
Amadou Diawara (8) : Encore un grand match du milieu de terrain guinéen. Quelle classe ! Des passes précises, une vision de jeu impeccable, un sang froid, il a tout fait pour sortir une partie XXL. Excellent match.
Ibrahima Cissé (7) : Le milieu de terrain guinéen a encore répondu présent. Beaucoup d’efforts dans la récupération, il est le parfait binôme de Diawara. Bon match.
François Kamano (5) : Les prestations du joueur de Bordeaux sont de plus en plus inquiétantes. Trois non matches, des efforts inutiles et inefficaces, il tente des actions individuelles qui le desservent et mettent en mal le collectif. Symbole de son fiasco, il choisit la frappe et oublie de centrer en retrait pour ses coéquipiers sur une action dangereuse qui aurait pu finir au fond des filets. Son remplacement était logique. Match à oublier.
Ibrahima Traoré (7,5) : Le capitaine du Syli national a été très présent dans cette rencontre. C’est lui qui délivre la passe décisive sur le second but de Yattara. Très actif sur le front de l’attaque, il n’a pas rechigné à accomplir des tâches défensives pour aider à la récupération du ballon. Très bon match.
Sory Kaba (5) : Un match catastrophique. Il oublie Kamano tout seul au point de penalty pour décrocher une frappe qui finit hors du cadre. Pour le reste, il est poussif, trop poussif. Trop individualiste ! A croire que ce n’est pas le même joueur qui a livré une énorme partie contre Madagascar. Match à oublier.
Mohamed Lamine Yattara (9) : L’attaquant d’Auxerre a été énorme et sur tous les bons coups. Inspiré, combatif et efficace, ce n’est pas pour rien qu’il a fini homme du match. C’est pour lui un match référence. La place de Sory Kaba, surtout après l’entrée tonitruante de José Kanté, pourrait être menacée.
José Kanté, Lass Bangoura, Mady Camara (non notés) : L’avant-centre titulaire du Syli, même s’il a raté un but facile, a montré la voie après avoir foulé la pelouse. Lass Bangoura a apporté un petit plus dans la provocation et la vitesse. Mady Camara n’a pas été brillant.
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Sortons les calculettes : Le Syli officiellement qualifié !
Avec 4 points en 3 matches et un goal-average de +1, le Syli national de Guinée est assuré de remporter l’une des places de meilleurs troisièmes dans un tournoi de 6 poules où les deux premiers de chaque poule ont des places garanties en huitièmes de finale. Ces 12 équipes sont complétées par les 4 meilleurs troisièmes. C’est une configuration qui laisse en rade 2 troisièmes de deux poules.
Depuis le 4 à 0 infligé au Zimbabwe par la République démocratique du Congo (RDC), le dimanche 30 juin, les choses sont claires pour la Guinée. On sait déjà que les meilleurs troisièmes des deux groupes (A et C) ne peuvent plus rejoindre le Syli. En effet, dans la poule A (Celle de l’Egypte qui a 6 points), le second qualifié est l’Ouganda, classé deuxième. Le troisième (la RDC) n’a obtenu au que 3 points en 3 rencontres, avec un goal-average de 0, donc moins que la Guinée (4 points, goal-average +1). Dans la poule C (Celle de l’Algérie et du Sénégal), il y aura une « finale » entre le Sénégal, actuel deuxième (3 point, goal-average +1) et le Kenya, actuel troisième (3 point, goal-average -1). En cas de match nul, les deux équipes auront certes 4 points comme la Guinée mais le Kenya (4 points goal-average -1) sera tenu à bonne distance par la Guinée. En cas de victoire Kenyane, même sur un score d’un but d’écart, les Harambee Stars auront 6 points ; le Sénégal n’aura que 3 points et ne pourra plus rejoindre la Guinée. A contrario, en cas de victoire des Lions du Sénégal, ils obtiendront 6 points, le Kenya, avec 3 points seulement et une différence de buts moins favorable ne pourra plus rejoindre la Guinée. Comme on le constate, dans tous les cas de figure, sans avoir besoin de tenir compte des résultats des troisièmes des groupes B, D, E et F, le Syli est assuré d’être qualifié, avec 4 points et un goal-average de +1.
SS