Les violences post-électorales se poursuivent depuis 6 semaines au Bénin. Les affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de l’ancien président Boni Yayi durent depuis quatre jours.
Elles ont éclaté dans la ville d’origine de l’ex-président à Tchaourou ainsi que dans la ville voisine de Savè.
Ces évènements s’inscrivent dans la droite ligne des contestations politiques qui ont éclaté dans la foulée de législatives tenues sans l’opposition et remportées par deux partis proches du pouvoir du président Patrice Talon.
Boni Yayi avait dénoncé un « coup d’Etat électoral » et appelé au soulèvement. Les 1er et 2 mai, des centaines de ses partisans étaient descendus dans les rues, de crainte de le voir arrêté. L’armée et la police les ont délogés en ouvrant le feu sur la foule.
Des ONG de défense des droits humains ont dénoncé le tournant autoritaire du président Patrice Talon, élu en avril 2016, dans un pays qui a longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest.
Les premières manifestations dans le pays ont fait au moins « 4 morts par balle » selon Amnesty International, sept selon l’opposition.
Cette fois ci, les partisans de l’ancien président Béninois ont bloqué la grande route nationale, artère du pays qui relie la capitale Cotonou au sud à Parakou plus au nord : le tronçon passe par Savè puis Tchaouarou.
L’armée a répondu par un déploiement massif. « Les forces armées sont présentes partout dans la commune et sur la route principale entre Tchaourou et Parakou pour essayer de dégager les barricades », a raconté un élu de Tchaourou sous couvert d’anonymat à l’AFP.
Il a affirmé également que « l’armée tire à balles réelles » et que « les violences sont extrêmes ».
Le gouvernement et les autorités locales n’ont pas encore avancé le bilan de cette dernière poussée de colère qui dure depuis quatre jours.
L’ancien président Boni Yayi âgé de 66 ans, dont le domicile à Cotonou est cerné par les forces de l’ordre depuis le 1er mai, est « en danger » selon ses proches.