Les transporteurs menacent de faire grève si la lumière n’est pas faite sur ce qu’ils appellent une bavure. Un conducteur est mort lors des heurts avec la police.
Depuis la mort d’un des leurs dans des circonstances non encore élucidées le samedi 15 avril, c’est la colère et l’indignation chez les transporteurs routiers du Mali. Réunis en assemblée générale ce lundi, chauffeurs de taxi, de Sotrama (véhicules de transport en commun à Bamako) et de remorque ont haussé le ton et menacent de paralyser le trafic routier si les auteurs de cet acte ne sont pas punis. Ils exigent également la libération de quatre autres manifestants aux mains de la police.
Mali heurts polices camionneurs bd804Le conducteur perdra la vie suite à ses blessures
Selon la version policière, tout est parti du virage de Missabougou, aux environs de midi et demi, quand un chauffeur de remorque, après avoir refusé d’obtempérer à la police, aurait endommagé une voiture Mercédès. Interpellé, le chauffeur aurait non seulement refusé de descendre de son véhicule, mais aussi de donner les pièces de son camion et son permis de conduire.
C’est alors que le policier en charge de la régulation de la circulation routière appelle du renfort pour le conduire manu militari au commissariat du 13e arrondissement, non loin. Les chauffeurs de Sotrama qui assistaient à la scène auraient donc tenté de porter secours à leur camarade. Les heurts ont alors éclaté. Atteint par balle, l’un des manifestants va succomber à ses blessures avant même d’être admis dans un centre de santé, pendant que quatre autres sont arrêtés.
Hôpital
Les transporteurs démentent, eux, cette version et nient tout refus d’obtempérer de la part du chauffeur mis en cause qui, affirment-ils, a été passé à tabac par la police.
En tout cas, Issouf Bani Traoré, président du Conseil malien des transporteurs routiers, et les siens entendent faire toute la lumière sur cette affaire.
Ce qu’il y a lieu de souligner, c’est que cette affaire est loin d’être un cas isolé. En effet, en août 2015, sur la route de Garantiguiboubou, à Bamako, une Sotrama, se faisant arrêter de force par un policier qui avait pris place à côté du chauffeur, avait heurté mortellement deux piétons. Toute chose qui avait provoqué l’ire de la population.
En février 2010, une équipe de patrouille de la brigade anticriminelle avait ouvert le feu sur un Sotrama. Mortellement touché, le conducteur du véhicule avait rendu l’âme à l’hôpital Gabriel Touré, où il avait été admis d’urgence.
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