Une équipe de 17 jeunes journalistes ont embarqué sur un bateau aménagé en salle de formation pour deux jours sur le Mékong et le Tonlé Sap.
Dans le cadre du projet Connexions rurales, 17 jeunes professionnels ont suivi début mars une formation de 5 jours pour les sensibiliser aux enjeux du changement climatique et les initier au journalisme environnemental.
Harry Surjadi, journaliste scientifique et formateur indonésien, a pu compter sur les soutiens de plusieurs intervenants cambodgiens tout au long de la session afin de présenter différentes thématiques dont le storytelling et la sécurité des journalistes pour traiter des sujets environnementaux.
Et pour mettre en pratiques les différents enseignements, les participants ont pu remonter le Mékong en bateau pour se rendre à Koh Dach à la rencontre des populations locales vivant sur cette île proche de la capitale. Le lendemain, ils ont suivis cette fois le Tonlé Sap pour interviewer des minorités musulmanes et vietnamiennes qui vivent principalement des ressources du fleuve.
Harry Surjadi a insisté sur « les thématique liées à l’eau, qui sont souvent une porte d’entrée pour traiter des sujets environnementaux ». Les populations rencontrées ont effet « d’important problèmes d’accès à une eau de qualité bien que vivant au milieu de l’eau ». La gestion des ressources en eau est une question majeure de l’adaptation au changement climatique, dont le Cambodge est l’un des pays les plus fortement impactés au monde.
Pour les jeunes journalistes, ce déplacement en bateau était l’occasion de travailler leur capacité d’observation depuis le pont supérieur, qualité essentielle pour le journalisme environnemental. Remonter les fleuves fut l’occasion d’observer les activités industrielles installées sur les berges, les différentes pratiques de pèches, les nombreuses opérations d’extraction de sable… Keo Socka (Women Media Center) a bien compris la nécessité « de se servir de ses 5 sens sur le terrain, de bien observer, prendre des notes afin de pouvoir retranscrire auprès des auditeurs l’environnement extérieur ».
Leakhana Khoun de Lotus Radio « comprend dorénavant mieux les différents aspects du changement climatiques. La formation lui a permis de connaitre différents angles par lesquels parler de l’environnement et notamment comment relier ce sujet à d’autres comme l’économie, le tourisme ou la santé ». À la suite de la formation, Makara Chimm (Bayon TV) souhaite « mettre en lumière des solutions ou des initiatives qui prennent en compte l’environnement ».
Sokmean Ou (Thmey Thmey) reconnait que « le niveau de compréhension du changement climatique de la population cambodgienne est très bas. Nous avons donc un rôle important en tant que journaliste d’informer nos lecteurs sur ces sujets ».
Le projet Connexions rurales proposera fin mars un nouveau déplacement sur le terrain aux journalistes, cette fois à la rencontre de plusieurs agriculteurs dans la province de Kandal, en partenariat avec le GRET. Ils seront accompagnés de plusieurs experts pour parler notamment d’agro-écologie, de l’impact des pesticides et d’adaptation au changement climatique.
cfi.fr