Le premier devoir d’une République est de faire des républicains’’, disait Ferdinand Buisson. La Guinée où l’État et la République ont foutu le camp, il faut cependant craindre de son avenir. Il n’a jamais été facile de construire un avenir radieux pour tous, mais c’est dans la vitalité de notre façon de vivre, bâtie sur des principes républicains que nous saurons nous faire une place dans ce monde global et compétitif pour se faire envié.
Qu’ensemble, nous trouvions l’énergie pour agir en citoyens et devenir ainsi des vrais militants de la République et non de partis politiques.
Si le citoyen détient des droits très importants, ceux-ci ne découlent en réalité sur ses devoirs, dont seule l’observation permet le respect des droits de chacun et la liberté de tous.
Quelles que soient notre positionnement politique, notre nationalité, la couleur de notre culture, nos conditions sociales, nous sommes avant tout des citoyens. Comme la morale républicaine souffre énormément par le fait des politiques, on devient par égoïsme plus militant que citoyens, alors que dans une république il devrait eu avoir plus de citoyens que de militants politiques.
Dans les bons modèles de sociétés où l’esprit républicain est une norme de conduite, être citoyen, c’est appartenir à un État où les valeurs de la République.
« Travail-Justice-Solidarité » est notre devise si chère à notre Guinée commune dont son exercice n’est possible que dans le cadre d’une démocratie laïque. Dieu est omnipotent et omniscient par nature très laïque. Il est cependant à reconnaître que plus on croit en Dieu plus on devrait être laïque. Sénèque nous enseigne : « vivre, c’est être utile aux autres. Vivre, c’est être utile à soi. Quant à ceux qui se cachent pour végéter, ils sont dans leur maison comme dans un tombeau ».
Pour préserver l’intérêt général, la République doit responsabiliser les citoyens, elle aide mais n’assiste pas. L’ordre et la coercition sont des principes fondamentaux pour redresser une nation en souffrance de citoyenneté comme la nôtre.
Chaque citoyen est libre et responsable. Il assume ses droits pour jouir pleinement de ses devoirs. Il respecte et fait respecter la loi républicaine. Il participe activement à la vie publique dans le souci de sa dignité et celle des autres. «Nul ne possède d’autre droit que celui de faire toujours son devoir ». Auguste Comte.
C’est autant dire que, la citoyenneté devient l’adhésion à un pacte conclu entre l’État et le peuple. C’est d’où le pacte républicain. La République est cependant pour Jean Jaurès un grand acte de confiance et un grand acte d’audace. La citoyenneté est un enseignement au quotidien. Or, former des citoyens n’est pas l’affaire d’un jour ; et pour les avoir hommes, il faut les instruire enfants. L’école est une expérience fondamentale de la citoyenneté.
Au regard de ce qui est décrit si haut, la Guinée a du chemin à faire pour enfin trouver ce modèle de citoyenneté à la guinéenne. Car, le principe n’est pas universel et il est évolutif.
Les principes républicains édictés dans la Loi fondamentale Travail, Justice et Solidarité sont plein de sens et surtout d’un sentiment d’enthousiasme, de dignité et d’espoir. D’enthousiasme, en ce qu’il nous invite à nous assumer. De dignité, car il nous délivre de toute contrainte de servitudes et d’espoirs, car, il nous permet d’entrevoir un monde meilleur et de nous battre pour y parvenir.
C’est cette République qui nous manque et dont on veut avoir forcément et dans un bref délai. L’incivisme, l’égoïsme, le mépris, le militantisme, le négationnisme, le vandalisme et la saloperie deviennent des normes de conduite qui désenchante notre Nation.
Jeter les ordures dans les rues, mauvaises conduites dans la circulation, la perversité, le lynchage et autres ne sont pas dignes du citoyen. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La liberté quelle belle et grande idée, inhérente à la qualité de citoyen. Mais la liberté rime avec responsabilité.
En réalité, au-delà de ces vrais problèmes de fond, la citoyenneté, ça se vit. Or, vivre en citoyens, c’est d’abord au quotidien. C’est s’engager et être responsable. La citoyenneté n’est pas figée. Elle évolue chaque jour, exigeant en permanence vigilance et participation des citoyens. La Guinée d’aujourd’hui a plus besoin d’éducation pour devenir citoyen de la république.
Par Habib Marouane CAMARA