Malgré l’engagement des autorités du département de l’Environnement et des partenaires dans la lutte contre le trafic de faune et de flore, certains individus ne semblent pas toujours comprendre le message. Le jeudi 23 mars 2017, Djibril Conté, présumé trafiquant d’espèces animales protégées a été mis aux arrêts par les agents du Corps des Conservateurs de la Nature grâce au soutien de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique).
Pris en flagrant délit de capture, détention, circulation et commercialisation de 40 tortues terrestres, espèces animales intégralement protégées par le code de faune, M. Conté a été déféré auprès du tribunal de première instance de Mafanco.
C’est suite à une dénonciation faite par GALF aux deux points focaux de la lutte contre la criminalité faunique auprès du Ministère de l’Environnement et celui de la Justice, relative au trafic d’espèces animales intégralement protégées dans la commune de Matoto que cette opération d’arrestation a été planifiée.
Djibril Conté, présumé auteur de ce crime environnemental, a été pris en flagrant délit de capture, de détention, circulation et commercialisation de 40 tortues terrestres. Ces espèces animales saisies sont intégralement protégées par le code de faune en vigueur en Guinée mais aussi par la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de la faune et de la flore menacée d’extinction).
Lors de son audition par un agent assermenté des Eaux et Forêts, le mis en cause dénonce sa mère d’être celle qui l’aurait impliqué dans cette aventure : « J’étais à la maison, entre temps ma maman m’a appelé au téléphone pour m’annoncer que quelqu’un nous a envoyé une quantité de tortues à acheter et je lui ai demandé si elle a payé de l’argent pour l’achat. Elle m’a répondu qu’elle a payé un montant de 300.000 GNF comme avance qu’elle a remis à une de ses copines pour remettre au fournisseur, basé du côté de Mamou. ».
Poursuivant, M. Djibril Conté dira que depuis belle lurette, ils ont entamé cette affaire par la complicité du fournisseur. Selon l’agent verbalisateur, les enquêtes se poursuivent pour dénicher le réseau et mettre aux arrêts tous les complices cités dans ce dossier.
A noter que la Guinée est sous la sanction de la CITES depuis 2013, présentée comme une plaque tournante de la criminalité faunique. A en croire aux chiffres de l’Interpol, 130 chimpanzés, 10 gorilles, des bonobos et des lamantins ont été exporté vers la chine et autres pays asiatiques entre 2007 à 2012.
Après son audition à la Direction nationale des Eaux et Forêts, le présumé trafiquant faunique a été déféré devant le tribunal de première instance(TPI) de Mafanco avant d’être mis sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry en attendant son jugement dans les jours à venir. Les produits saisis ont été remis aux autorités compétentes.
Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 5ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année. Affaire à suivre…
Fatou KOUROUMA