J’écris la réflexion de ce jour en tant citoyen libre qui ne doit rien à personne sauf aux lois de mon pays et à ma propre conscience.
J’étais à Kolwezi du 10 au 15 septembre 2018 pour participer à la 3ème conférence minière de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce que j’y ai vu et entendu de la part de la société civile, des officiels politiques, des entreprises, en public comme en privé, m’amène à me poser cette question fondamentale : A quoi sert pareille conférence dans un pays où beaucoup sont conduits par l’instinct de s’enrichir personnellement que de faire avancer le secteur minier au profit des citoyens ?
Depuis la tenue de la première conférence minière à Lubumbashi en 2013, qu’est ce qui a changé de manière substantielle dans le secteur minier en RD Congo ? Rien. Ce sont toujours les mêmes qui profitent du secteur minier. Le peuple congolais en est totalement écarté.
Les recommandations faites aux premières conférences minières n’ont produit aucun résultat qui montre que le peuple congolais commence à profiter des ressources minières abondantes dont le Congo est bénéficiaire.
Le code minier promulgué en mars dernier peut être considéré comme la mise en œuvre de certaines recommandations faites à ces conférences minières. Je l’accepte et je le crois. Mais c’est seulement une loi. Mais cette loi a besoin des hommes et femmes capables de la mettre en œuvre pour que le secteur profite aux populations. Connaissant la capacité des officiels congolais à ne pas respecter les lois et ce qui s’est passé avec le code de 2002, je doute fort que le code de 2018 soit appliqué de manière significative, et avec la détermination de changer fondamentalement la situation.
Une autre question que je me pose est de savoir : Combien d’argent le Trésor Public Congolais dépense pour organiser ces conférences minières ? Sur cette question aucune information n’est communiquée par le Gouvernement congolais. C’est l’opacité totale.
Au nom de la transparence qui est prônée dans le code minier et l’engagement du Congo à l’ITIE, nous voulons que le Gouvernement publie les dépenses de la dernière conférence minière de Kolwezi.
C’est en faisant la comparaison entre les dépenses engagées et les résultats obtenus dans le secteur minier grâce à ces conférences que nous pouvons savoir si elles doivent continuer ou pas.
Au vu de l’impact insignifiant de ces conférences pour les communautés locales, il est important d’investir les fonds destinés à ces manifestations à la construction des hôpitaux et des écoles pour les congolais.
Le prochain président de la RD Congo devra se pencher sur ces questions essentielles.
Me Jean Claude KATENDE
Citoyen libre en RDC
