Le président libérien George Weah a déclaré lundi qu’il a l’intention de supprimer une clause “raciste” de la constitution du pays qui restreint la citoyenneté aux Noirs, et a promis de réduire son salaire de 25%
En 1822, le Liberia est fondé par une société américaine, The National Colonization Society of America, pour y installer des esclaves noirs libérés. Le 26 juillet 1847, le Liberia devient une république indépendante. Les esclaves noirs libérés ont inséré l’exigence dans la constitution pour créer «un refuge et un havre pour les personnes de couleur libérées».
Weah a déclaré dans son premier discours sur l’état de la nation qu’il pensait que cette restriction était «inutile, raciste et inappropriée pour la place que le Liberia occupe aujourd’hui dans le concert des nations», estimant que cela nuisait aux affaires.
Le nouveau président a également dénoncé l’interdiction pour des étrangers de posséder des biens fonciers, dissuasive selon lui pour les investisseurs, ainsi que celle de détenir une autre nationalité, estimant que beaucoup de Libériens chassés par la guerre civile (1989-2003) étaient devenus citoyens de leur pays d’accueil.
“Aucun investisseur étranger ne sera prêt à faire d’importants investissements directs dans notre pays s’il ne peut pas posséder de propriété”, a-t-il noté.
L’épouse de Weah, Clar, a fait l’objet de critiques intenses pour ses racines jamaïcaines au Libéria. Elle s’est vu refuser un passeport au motif qu’elle n’était pas citoyenne libérienne et le président a demandé que les restrictions à la double nationalité soient également levées.
Réduction de salaires
Le nouveau président, qui a blagué qu’il n’avait qu’une semaine pour se mettre au travail, a également annoncé qu’il allait accepter une réduction de salaire de 25% compte tenu de l’état de l’économie et des souffrances de son peuple.
“Je vous informe aujourd’hui, avec effet immédiat, que je vais réduire mon salaire et mes avantages de 25%”, a-t-il déclaré sous les applaudissements du public.
Il a exhorté les législateurs à suivre son exemple dans un pays où les députés et les sénateurs font des salaires à six chiffres malgré un budget révisé, après l’annonce d’un plafond de dépenses de 3 000 $ sur les dépenses des agences gouvernementales.
“Notre économie est en panne, notre gouvernement est fauché, notre politique est en chute libre, l’inflation augmente, le chômage atteint un niveau sans précédent et nos réserves de change sont à leur plus bas niveau”, a noté Weah.
Le seul moyen d’y remédier est de mettre en place un programme de construction de routes à l’échelle nationale afin d’accroître le commerce et stimuler l’emploi, et investir dans l’éducation, a-t-il ajouté.
Les écoles et les universités seront «la priorité constante et majeure pendant mon administration», va-t-il ajouté.