Deux cents salariés nigériens de la Société des mines de l’Aïr (SOMAÏR), succursale nigérienne du groupe nucléaire français Areva, viennent d’être licenciés “pour des raisons économiques”, de même que 500 autres agents sous-traitants, selon le syndicat des travailleurs de la SOMAÏR.
Areva, qui exploite depuis plus de 50 ans, à travers ses filiales SOMAÏR et COMINAK, les gisements d’uranium d’Arlit (extrême nord), a mis en exécution son plan de départ annoncé en octobre dernier pour faire face aux difficultés du marché.
Ces mesures font partie d’un plan lancé par les deux filiales d’Areva au Niger afin de faire face à la conjoncture née de la baisse des prix de l’uranium sur les marchés internationaux depuis quelques années, ont justifié ses responsables.
“Le contexte du marché de l’uranium est aujourd’hui très dégradé, avec des prix qui ont baissé presque de 50%”, a souligné le PDG du groupe Philippe Knoche, de passage à Niamey.
Si le départ des 200 agents est obtenu suite à des négociations ayant abouti sur un protocole d’accord, les 500 sous-traitants sont en revanche licenciés directement, sans mesures d’accompagnement, selon le secrétaire général de la section du Syndicat des travailleurs des mines de la SOMAÏR, Ibro Illado.
Cette vague de licenciements a débuté à la signature en mai 2014 à Niamey d’un nouveau contrat d’exploitation de l’uranium nigérien entre les autorités nigériennes et la direction générale d’Areva.
En 2015 déjà, près de 200 agents d’une autre filiale nigérienne d’Areva, Immouraren, et environ 1.180 employés d’une vingtaine d’entreprises de sous-traitance auprès de ses différentes filiales, avaient été licenciés “pour des raisons économiques”, selon le syndicat des miniers.
A Niamey, les autorités ont trouvé ces “licenciements logiques, au vu de la situation”.
Au Niger, 4e producteur mondial d’uranium et 2e fournisseur d’Areva, les bénéfices tirés de l’exploitation de l’uranium ne contribuent jusque-là qu’à hauteur de 5% au budget général du pays, selon les statistiques officielles.