Le Sommet Climat de Paris qui a lieu le 12 décembre est appelé à relever les défis liés au financement de l’économie durable : le marché carbone, la régulation financière climatique et le Fonds vert pour le climat.
« Peu d’institutions africaines soumettent de grands projets
Après les retombées de la COP23 qui s’est tenue à Bonn et les conclusions du sommet du G20 à Hambourg, le Sommet Climat de Paris du 12 décembre prochain va se pencher sur le Fonds vert pour le climat. Tout comme à Bonn, les pays en développement vont insister sur la mobilisation des 100 milliard de dollars promis et surtout, sur le mécanisme d’octroi de ce fonds.
Outre les conditionnalités jugées contraignantes par les pays en développement, les Etats ou organisations qui souhaitent accéder à ce fonds ne peuvent pas soumettre directement leurs projets à financer eux-mêmes. Ils sont obligés de solliciter l’une des institutions accréditées auprès du Fonds vert climat pour faire la demande. « Ce sont les entités multilatérales, c’est à dire les grandes institutions du nord essentiellement, qui proposent des projets. Peu d’institutions africaines soumettent de grands projets », explique Emmanuel Seck, spécialiste du Fonds vert auprès de l’ONG Enda-Tiers monde à Dakar.
Le Sénégal bénéficie de deux financements du Fonds vert
Pour l’instant, seule une soixantaine d’organisations et institutions financières sont accréditées auprès du Fonds vert climat. Le Sénégal est l’un des rares pays africains à obtenir deux financements du Fonds vert via une institution locale d’une valeur de dix millions de dollars chacun, respectivement pour la restauration des terres salées et la résilience en milieu rural.
Des financements qualifiés de « petits projets » auxquels s’ajoute un autre financement de 70 millions de dollars par l’intermédiaire de l’Agence française de développement, l’AFD. Pour les grands projets, nécessitant plus de 100 millions de dollars, il est pour le moment impossible pour les institutions africaines d’en faire la demande.
Au Sénégal, la résilience en milieu rural est soutenue par le Fonds vert
Emmanuel Seck en connaît bien la raison. « Ce sont des capacités de gestion financière. On ne va pas demander à une institution qui n’a jamais géré plus de 50 millions de dollars de gérer une telle somme », constate-t-il. Il regrette cet état de fait, « parce qu’on ne peut pas dire qu’on a mis 100 milliards pour les pays en développement et que l’essentiel de ces financements-là ou une partie ne soient pas dans ces pays-là. Il y a donc une contradiction. »
Le financement est une question vitale pour les pays en développement mais ce n’est pas sûr qu’une solution à cette question puisse être trouvée dans la capitale française ce 12 décembre. Une date qui marque les deux ans de l’Accord historique de Paris sur le climat.
source: www.dw.com