- À la Une, Actualités, Société, Sports & Culture

Les Étudiants Guinéens au Maroc n’en peuvent plus : « la situation est intenable (…) plus rien à manger »

Les difficultés financières des étudiants boursiers guinéens à l’étranger notamment au Maroc, en Russie, au Cuba continuent. Il y a presqu’une année leur bourse n’a pas été versée par l’État guinéen. Cette longue attente commence à agacer les bénéficiaires. D’ailleurs, certains seraient menacés d’expulsion de leurs logements d’ici l’ouverture académique 2024-2025 prévue le 2 septembre prochain. 

Selon Ousmane Barry, président de la communauté des étudiants et stagiaires guinéens au Maroc « Nous avons effectivement appris que le virement (bourse) a été effectué au niveau du SNABE et le Directeur Général, Monsieur Mohammed Bamba Camara l’a confirmé. Il a reçu l’argent, mais il n’a pas envoyé nos bourses jusqu’à présent sous prétexte que les cartes ne sont pas encore prêtes. Avec tout le respect, le DG du SNABE, est déconnecté de la réalité du terrain. Il n’a pas d’idées des souffrances indescriptibles que ce retard de paiement nous inflige. Qu’il envoie nos bourses, nos camarades n’ont plus rien à manger» a-t-il plaidé.

À en croire Ousmane Barry, après 12 mois sans bourse, les étudiants de la promotion 2023, sont en situation  de détresse : «Dites à Monsieur le DG du SNABE qu’en Malaisie, en Chine, en Iran, au Cuba qu’il est strictement interdit aux étudiants d’exercer une activité rémunératrice. Dites au DG du SNABE qu’en Russie, les étudiants doivent payer environ 200 à 300 dollars pour renouveler leur assurance à la rentrée universitaire le 2 septembre dans quelques jours. Ils n’ont plus d’argent et ne pourront pas commencer les cours. Nous sommes à quelques jours de la rentrée universitaire, des étudiants parqués à 5 par chambre, 9 par salon, comment vont-ils pouvoir étudier dignement et sereinement ? Comment vont-ils pouvoir payer leurs fournitures scolaires, leur transport. La raison pour laquelle ils sont envoyés à l’étranger (étudier) sera bientôt compromis. Oui, la hiérarchie ne lui faciliterait pas la tâche, mais on a interpellé sa hiérarchie (Ministre Directeur de Cabinet de la Présidence, Secrétaire Général de la Présidence, Ministre du Budget,…) ils ont débloqué la situation. Il est où le retard, les cartes bancaires ? C’est son service qui gère cette situation avec PayCard. Quand le SNABE dit  » dans ces jours-ci  » très souvent il faudrait attendre des mois ! Dites à monsieur le Directeur Général d’envoyer nos bourses, les étudiants sont épuisés, la situation est intenable» déplore le président des étudiants du Maroc.

La semaine dernière, les étudiants vivants au Maroc ont exprimé leur ras-le-bol face à ce calvaire, une manière pour eux d’interpeler le gouvernement. Mais jusque-là, aucun réponse de la part des autorités de Conakry. Face à cette situation, Ousmane Barry soutien qu’aucun étudiant guinéen à l’étranger n’est fier de faire la grève pour réclamer sa bourse. « Ça n’honore pas l’image de la Guinée ni celle des boursiers. Mais à cette allure, la Fédération Internationale des Étudiants, Doctorants et Stagiaires Guinéens de L’Étranger (FIEDOS-Gui) n’a plus d’autre recours que de manifester dans les locaux diplomatiques et consulaires de la République de Guinée à l’étranger. On a tout fait pour éviter ça cette année ! Le monde entier a été témoin de notre compréhension, notre résilience et patience ! Nous allons manifester avec l’énergie du désespoir pour réclamer nos bourses» a-t-il conclu

 

Amadou Tidiane DIALLO

contact@afriquevision.info