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𝗚uinĂ©e: scandale de corruption de plus de 100 millions de dollars au ministĂšre des mines et de la gĂ©ologie

Sous le CNRD, la corruption, Ă©rigĂ©e en mode de gouvernance, ne cesse de ternir l’image de notre pays et d’aggraver la misĂšre du peuple de GuinĂ©e. Les scandales qui se succĂšdent les uns aux autres ne sont que l’arbre qui cachent la forĂȘt, la surface visible de l’iceberg, alors mĂȘme que la partie immergĂ©e donnerait le vertige.

Les failles de la gouvernance du CNRD sont abyssales. Et les gestionnaires publics n’ont plus besoin de trembler quand il leur arrive de penser Ă  la situation fort enviable de leurs comptes bancaires bien garnis. Un tour Ă  la PrĂ©sidence de la RĂ©publique est mille fois plus efficace et Ă©difiant que des piĂšces justificatives.

En effet, comme partout dans l’administration publique qui se CNRDise, au ministĂšre des Mines et de la GĂ©ologie, c’est Ă  tour de rĂŽle que les conseillers tirent les marrons du feu pour le Ministre Moussa Magassouba. C’est Ă  peine remis du scandale de la lettre de rĂ©clamation adressĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© CIMAF, faisant Ă©tat d’un cadeau de 2 millions de dollars et signĂ©e en mai 2023 des mains de Yacouba Kourouma, le conseiller Ă©conomique et fiscal du ministĂšre, que nous assistons Ă  un tremblement de terre qui ne manquera pas d’occasionner des rĂ©pliques.

D’entrĂ©e de jeu, Il s’agit d’un protocole transactionnel portant amodiation des concessions miniĂšres de Kimbo en faveur de la sociĂ©tĂ© Top Guinea Mining signĂ© par le Conseiller Juridique Mamady TraorĂ© en violation systĂ©matique du dĂ©cret D/2012/041/PRG/SGG PORTANT ATTRIBUTIONS, COMPOSITION, ET FONCTIONEMENT DE LA COMMISSION NATIONALE DES MINES qui, en son article 2, dispose :  « La commission nationale des mines participe Ă  l’examen des dossiers d’attribution, de prorogation, de renouvellement, d’amodiation et de retrait des titres miniers sur la base des dispositions du code minier» et du code minier guinĂ©en en son l’article 9 qui dispose: « Il est crĂ©Ă© une commission nationale des mines, composĂ©e des reprĂ©sentants de l’État et des autres composantes de la Nation, chargĂ©e de participer, sur la base des dispositions du code minier, Ă  l’examen des demandes d’octroi, de renouvellement, de transfert, de prorogation et de retrait  des titres miniers. »

En effet, l’amodiation est un contrat de louage par lequel le titulaire d’une concession, tout en conservant la propriĂ©tĂ© de son titre, transfĂšre Ă  un amodiataire, moyennant une rĂ©munĂ©ration fixĂ©e par accord entre ce titulaire et l’amodiataire, la jouissance de tout ou partie des droits qui y sont attachĂ©s.

PremiĂšre violation, cette amodiation n’a jamais Ă©tĂ© ni examinĂ©e, ni approuvĂ©e par la Commission Nationale des Mines. Étape pourtant indispensable et incontournable de la chaine d’approbation. Ce qui explique la gravitĂ© de l’acte et le parfum de corruption qui flotte dans l’air.

DeuxiĂšme violation, le conseiller juridique du Ministre des mines, Mr Mamadi TraorĂ©, rĂ©dacteur du dit protocole d’amodiation, est aussi signataire du mĂȘme protocole au nom de l’État GuinĂ©en d’oĂč l’existence irrĂ©futable d’un conflit d’intĂ©rĂȘts .

TroisiĂšme violation, la signature par ordre P/O (pour des catĂ©gories d’actes administratifs limitĂ©s) ne peut ĂȘtre rĂ©servĂ©e qu’à des hauts cadres du ministĂšre comme le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral et le Chef de Cabinet Ă  dĂ©faut un homologue du ministre. Cet accord transactionnel, qui porte sur des centaines de millions de dollars, est-il respectueux de la prĂ©servation des intĂ©rĂȘts de la RĂ©publique de GuinĂ©e ? La rĂ©ponse s’avĂšre nĂ©gative car il viole toutes les procĂ©dures de validation d’un protocole d’amodiation.

Il est Ă  noter en outre que le deal a Ă©tĂ© tellement apprĂ©ciĂ© que le Directeur GĂ©nĂ©ral Tan Jenn Shi a annoncĂ©, dans un courrier datĂ© du 29 dĂ©cembre 2023, le dĂ©but des opĂ©rations miniĂšres au Ministre Magassouba avec ampliations au club des supers Ministres (Budget et Économie et des Finances) et de l’Agence Nationale d’AmĂ©nagement des Infrastructures MiniĂšres (structure relevant de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique en qualitĂ© de caisse noire).

Ce protocole traduit une fois de plus la dynamique d’enrichissement de cadres vĂ©reux au nom et sous le couvert de l’État.  On comprend aisĂ©ment que la refondation de l’État tant criĂ©e sur tous les toits n’est que chimĂšre. En lieu et place, nous assistons Ă  une course Ă  l’enrichissement illicite effrĂ©nĂ© au grand dam des populations GuinĂ©ennes qui peinent Ă  s’offrir un repas par jour.

 

𝗩𝗘𝗞𝗱𝗹 𝗞𝗱𝗹𝗡𝗗𝗱𝗹𝗡𝗱

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