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La jeunesse guinéenne dans mon ardente imagination pour un développement durable

Chronique. La jeunesse que j’appelle de tous mes vœux, c’est celle qui demande aux prétendants aux affaires leurs idées, leur vision, leur programme, leur conception du leadership, mais celle qui se soucie de savoir s’ils ont des milliards à distribuer, celle qui va se mettre au service de personnes dont la fortune est basée sur la prédation des ressources publiques , mais sans aucune idéologie dans le bon sens du terme , sans aucune vision, aucun programme, aucun courage et aucune volonté réelle de rupture avec un système qui cause leur chômage, leur désœuvrement, leur inculture, leur misère.

Dans mes pensées les plus ardentes, la jeunesse que j’appelle de tous mes vœux est sans conteste celle qui s’affranchit des discours frelatés prétendument panafricanistes et souverainistes pour interpeller leurs auteurs sur ce qu’ils font actuellement ou prévoient de faire dans un futur proche pour satisfaire leurs revendications.

C’est celle qui ne se laisse pas accaparer par les ressentiments post-coloniaux, qui interroge sa propre responsabilité et se demande si elle est à la hauteur des enjeux pressants auxquels le pays fait face.

C’est celle qui revendique ses droits et s’acquitte de ses devoirs, qui participe activement à l’édification et à la consolidation de structures étatiques et non étatiques qui mettront en échec les adversaires de la démocratie  et qui seront sans doute les piliers d’une prospérité collective.

Elle est sans ambages précurseur et maîtresse de son destin.

Elle est, sans doute, celle qui, au prix de bien des sacrifices, impose sa légitimité.

Elle est prête à défendre les règles et principes constitutionnels et républicains, l’État de droit, mais aussi la démocratie sans compromission.

Elle s’engage et choisit la lutte citoyenne qui est moins coûteuse sur le long terme plutôt que l’injustice qui n’épargne personne.

C’est bien cette jeunesse que je souhaite voir à l’œuvre et à l’ouvrage. Elle est celle qui combat les anciens trafiquants de drogue, des bandits à cols blancs qui parviennent à se reconvertir en se glissant dans les hautes sphères de l’administration publique.

En plus, elle est celle qui refuse que le destin de ce pays demeure à la merci de copains et coquins qui le pressent comme une orange et qui expliquent cette incongruité par des bénédictions qu’ils auraient reçues de Dieu et/ou de leurs parents.

Elle est celle qui n’éprouve pas la moindre jalousie ou envie vis-à-vis d’un délinquant, d’un homme dont le niveau de moralité est égal à zéro.

Elle est celle qui combat la délinquance sous toutes ses formes, le « larbinisme » de tout genre, les courbettes, la compromission et les intrigues les plus abjectes.

Elle ne courbe pas l’échine et refuse d’accompagner les forfaitures, les violations des principes basiques de l’État de droit, de la démocratie et des droits de l’homme.

Elle est celle qui se refuse de tomber dans la théorie abjecte de l’ethnocentrisme, du régionalisme et du communautarisme.

Elle croit à la démocratie comme seul moyen d’accession au pouvoir et aux vertus de la lutte citoyenne comme moyen de construire une Guinée plus juste, plus unie et plus prospère où seul le mérite aura droit de cité et l’arbitraire ne serait qu’un lointain souvenir.

 

SEKOU KOUNDOUNO

RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC