Tribune. 𝐊𝐨ï𝐤𝐨ï 𝐏𝐢𝐯𝐢, un des fils du colonel Claude PIVI, qui n’a strictement rien à avoir avec les événements liés à l’opération d’évasion de ce samedi, un civil de surcroit, aurait été torturé et froidement assassiné par les éléments des forces spéciales.
En effet, les forces spéciales se sont livrées, dans le cadre d’une descente musclée à Coyah, à une expédition punitive sans pitié assimilable à une situation de guerre.
D’entrée, il faut rappeler que le code pénal guinéen en vigueur dispose en son article 14 traitant de la responsabilité pénale que « Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait ».
Il est donc illégal et immoral de rendre la famille PIVI responsable de possibles actes infractionnels qu’aurait commis Claude Pivi ou un autre membre de ladite famille.
De tels agissements, indignes d’une armée républicaine et comparables à ceux d’une milice exterminatrice, constituent un précédent dangereux pour notre pays, que le donneur d’ordres, le légionnaire MAMADI DOUMBOUYA, pourrait payer très cher prochainement car il a une famille (mère, sœurs, frères, épouse, enfants…).
Je me rappelle encore des événements des 2 et 3 février 1996 où mon défunt grand-père, le commandant N’famara Oularé, alors commandant de la base aérienne de Conakry, fut accusé d’être un des cerveaux des mouvements de bottes qui avaient lieu. Sa famille a reçu la visite d’une armée punitive qui a tout détruit sur son chemin et emporté tout ce qui pouvait l’être.
Le feu général Lansana Conté, mis au courant de la situation, a dénoncé cet acte ignoble et exigé que sa famille vive en toute quiétude, sans être inquiétée, car la responsabilité pénale est individuelle.
Même le Professeur Alpha Condé, à qui nous pouvons reprocher beaucoup de choses, n’a jamais atteint ce stade de mépris et de haine vis-à-vis de ses opposants car leurs familles vivaient en paix.
Nous devons nous indigner et agir collectivement pour mettre fin à ce cycle d’humiliation, de vengeance et de haine qui nourrit le ressentiment perpétuel et qui achèvera de précipiter notre pays dans les ténèbres.
On ne sème que ce que l’on récolte.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC