La capacité d’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football, attribuée au Cameroun, est mise en doute par la CAF. Colère des autorités camerounaises qui crient au complot, d’où les vives tensions entre le pays et l’instance dirigeante du football africain.
C’est un communiqué du président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), publié lundi 7 août 2017 à Yaoundé, qui fait office de réaction du gouvernement et des acteurs du football, face aux déclarations du président de la CAF, Ahmad Ahmad, lors d’une visite à Ouagadougou (Burkina Faso) samedi, 5 août 2017, où il a mis en doute la capacité qu’a le Cameroun à organiser la prochaine compétition internationale africaine. Selon les termes du président malgache « en l’état actuel des choses, aucun site au Cameroun n’est en mesure d’accueillir la Coupe d’Afrique des nations de football », dénonce M. Tombi à Roko, le président camerounais de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT). L’institution dont il est le chef est « vivement préoccupée par le fait que ces propos soient tenus avant même que la première mission d’inspection de la CAF, prévue du 20 au 28 août 2017, n’ait effectué le déplacement du Cameroun. On serait en droit de s’interroger sur l’opportunité même de cette visite d’inspection dès lors les résultats semblent déjà arrêtés au niveau le plus élevé de la CAF », poursuit-il.
Le Cameroun sur la sellette
Le nouveau président de la CAF adepte des grandes déclarations a, lors d’une réunion de l’instance de gestion du football africain tenue en juillet à Rabat au Maroc, annoncé la décision d’augmenter le nombre de pays qualifiés à la CAN, pour le porter de 16 à 24. Cette décision, a-t-il précisé, sera effective dès la prochaine CAN prévue en 2019 et que le Cameroun se prépare à organiser pour la deuxième fois depuis 1972, suite à sa désignation en 2014. Cette décision arbitraire implique une révision du cahier de charges, imposant désormais au pays hôte de la compétition de disposer d’au moins six sites d’accueil. Il s’agit d’infrastructures liées principalement au déroulement des matches, à l’entraînement des équipes, à l’hébergement, à la communication et au transport. A ce jour, force est de constater qu’«avec le cahier de charges qui est en place, aucun site n’est disposé à accueillir la CAN au Cameroun », a révélé M. Ahmad tout en annonçant l’envoi au Cameroun d’une mission d’inspection composée d’experts indépendants, initialement prévue en septembre.
Pour certains observateurs, cette décision est inédite dans l’histoire du football africain, où le Cameroun se distingue comme étant le deuxième pays le plus capé avec cinq titres de champion remportés, après l’Egypte (sept sacres), un palmarès également enrichi par huit participations à la Coupe du monde et surtout l’exploit réalisé en 1990 en Italie de jouer les quarts de finale, une première sur le continent. Ces déclarations ont semé des doutes persistants qui ont provoqué des réactions dans certains pays du continent, où le Maroc et l’Algérie notamment se sont signalés en se posant comme des alternatives potentielles en cas de retrait de l’organisation de la prochaine CAN au Cameroun.
De son côté, Tombi à Roko, de la FECAFOOT membre de la CAF, s’offusque de ce que les déclarations du dirigeant malgache ne sont pas conformes à la réalité. « En effet, rappelle-t-il, le Cameroun vient d’organiser, avec un succès indéniable, la Coupe d’Afrique des nations féminine 2016 ». « Cette compétition s’est déroulée sans la moindre anicroche sur les sites de Yaoundé-Mfandena et de Buea/Limbe, lesquels ont également été retenus pour abriter la CAN masculine 2019 ». Une série de chantiers de construction et de rénovation est en cours dans la capitale Yaoundé et d’autres villes du pays dans la perspective de la prochaine CAN. La prochaine visite des experts est très attendue de même que le rapport qui en découlera. C’est elle seule qui pourrait dissiper les tensions polluant aujourd’hui les relations entre le Cameroun et la CAF.
En rappel, Ahmad Ahmad, de nationalité malgache, a été élu à la tête de la CAF en mars 2017 après une victoire inattendue ayant mis un terme au long règne de 29 ans du Camerounais Issa Hayatou.
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