La corruption en République de Guinée est devenue une monnaie courante dans l’administration publique. Pour limiter ce fléau le chef de l’État à travers son discours d’adresse à la nation le 30 janvier dernier, a mis en priorité, la lutte contre la corruption, les malversations financières et les détournements des deniers publics, la réforme du système judiciaire, des mécanismes de passation des marchés et contrats publics de l’Etat.
Dans la nouvelle norme de l’ITIE 2016 (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), dont le secrétariat exécutif est basé à Oslo dans la capitale de la Norvège, indique que les pays membres doivent publiés dans leurs rapports annuels les propriétés réelles des entreprises minières.
Mais depuis rien n’est encore fait. Le coordinateur d’Action Mine Guinée, Amadou Bah se réjouis qu’en 2017, l’ONG qu’il dirige a pu élaborer la feuille de route pour la Guinée. « La feuille de route pour la divulgation des propriétés effectives produite par notre organisation a été prise en compte par la Guinée. Ce document a été produit grâce à l’assistance technique de Natural Resource Governance Institute (NRGI), une institution de ressources naturelles qui est basée New York. Nous avons fait accompagner de plaidoyer et ce plaidoyer a permis d’avoir aujourd’hui un avant-projet de loi sur la divulgation de la propriété effective. Parce que dans certains pays, cette loi est internalisée dans le code minier ou la loi en question internalisée dans les lois anti-corruption qui permettent notamment à l’ensemble de ceux qui ont des activités dans le pays, en fait de permettre à l’état de pouvoir divulguer leur identité. C’est pour un peu prévenir les cas de corruption, les cas de trafic d’influence, les cas de conflits d’intérêts ou un ministre ou un proche d’un ministre ou un président de la République ou un de ses enfants ou sa femme d’avoir des intérêts au sein des sociétés minières. Ça édite les concurrences déloyales. Et ça installe la corruption et tous ce que vous avez comme corolaire à cette pratique qui est un néfaste à l’économie nationale. Donc le gouvernement guinéen a évalué plus de 600 milliards de francs guinéens de pertes que la Guinée subie du fait de la corruption. On est en phase de la mise en œuvre de cette politique, même si on est un peu en retard à l’échéance, qui était prévue en janvier 2020, mais l’ITIE a publié un communiqué dans lequel, les dirigeants de l’Institution ont annoncé le prolongement de l’échéance jusqu’en 2021 », indique l’activiste guinéen pour la bonne gouvernance des ressources minières.
Dans le même sillage, la figure de proue dans le secteur extractif martèle que « Nous avons déjà engagé le plaidoyer il est prévu normalement que le 4 mars prochain qu’on ait une réunion avec le comité de l’ITIE auquel nous sommes déjà membre en tant que représentant de la société civile pour une fois encore relancé cette question afin que l’avant-projet soit mis en projet en conseil interministériel et conseils de ministres puis transmis au bureau de l’Assemblée Nationale pour que le projet soit adapté au mois d’avril lors de la session de lois » a déclaré Amadou Bah dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction la semaine dernière.
Pour limiter les dégâts dans les sociétés minières poumons de l’économie du pays, le président Alpha Condé a promis que toutes les sociétés de prestation, de fourniture de biens et services seront passées en revue afin que celles qui sont affiliées à des ministres, des hauts cadres de l’Etat, de l’administration publique ou sont proches des familles de décideurs publics soient identifiées et disqualifiées dans le processus de passation des contrats et des marchés publics. «Partout où il y aura un conflit d’intérêts avéré ou un mélange des genres, je prendrai mes responsabilités, car ‘’Gouverner autrement’’, c’est de s’employer à éliminer les distorsions dans l’économie, de veiller à l’égalité de chances entre les citoyens » a-t-il insisté. Plus loin, le locataire de Séhkoutoureyah affirme que dans les prochains jours, qu’il envisage de mettre en place à la Présidence de la République, une équipe restreinte hautement qualifiée et pluridisciplinaire pour enquêter en profondeur cette pratique nocive à la bonne gouvernance.
Amadou Tidiane Bah