C’est une nouvelle étape qui vient d’être franchie dans la décrispation de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire. Le leader du PDCI Henri Konan Bédié recevait ce mercredi les partis et plateformes de l’opposition, une manière pour lui d’appeler ses pairs à l’assouplissement des tensions qui règnent depuis quelques mois avec le régime d’Alassane Ouattara. Cette rencontre intervient près d’un mois après le tête à tête Ouattara-Bédié à l’hôtel du Golf à Abidjan, destinée à faire baisser la tension politique, l’opposition réclame un autre format de discussions : un dialogue national réunissant les forces vives de la nation.
Henri Konan Bédié entend passer à l’étape suivante en invitant à la table du dialogue le reste de l’opposition ainsi que les forces vives et des facilitateurs « crédibles ».
« Ce nouveau cadre de dialogue qui verra la participation de toutes les forces vives de la nation et qui sera encadré par des organisations internationales crédibles spécialisées en la matière, dont l’ONU, ou tout simplement par des personnalités indépendantes choisies parmi nous. Ce cadre remplace évidemment le Conseil national de transition (CNT) que l’opposition ivoirienne avait initialement proposée. »
Je propose dès maintenant et urgemment, en accord avec toute l’opposition, l’organisation d’un dialogue national en lieu et place du tête-à-tête Bédié-Ouattara.
L’appel au dialogue national d’Henri Konan Bédié
L’opposition enterre donc le CNT, mais conserve la plupart de ses revendications. Elle en ajoute même une de taille, à savoir l’élaboration d’une nouvelle Constitution « consensuelle ». Enterrée aussi la désobéissance civile. « La lutte privilégiera désormais les marches et les autres formes démocratiques de la contestation propres à une opposition responsable et constructive », a déclaré Henri Konan Bédié.
« J’invite chaque Ivoirien dans chaque village, dans chaque ville à une grande marche pour le dialogue et la paix dont la date sera fixée dans les jours prochains. À cet effet, j’appelle les forces républicaines à encadrer pacifiquement cette grande marche. »
Le doyen de l’opposition pose aussi comme condition au dialogue national la libération immédiate des personnes arrêtées ces derniers mois.
Ce moment historique se tient à quelques jours de la prestation serment de Ouattara pour un troisième mandat.
Avec RFI