L’opposante au régime de Lomé, défenseuse des droits humains de 61 ans, fondatrice du groupe d’action et de réflexion Femmes, Démocratie et Développement (GF2D) a passé ses nuits du 28 et 29 novembre au service central d’investigations.
C’est l’une des principales figures de l’opposition au Togo, Brigitte Adjamagbo-Johnson, a été interpellée samedi après-midi dans la capitale Lomé pour “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat”, selon un communiqué du procureur de la République, Essolissam Poyodi.
Cette interpellation fait suite à une enquête ouverte après “des renseignements faisant état depuis quelques temps d’un plan de déstabilisation des institutions de la République” au sein du mouvement auquel appartient Mme Adjamagbo-Johnson.
L’enquête a révélé que cette opposante “était en possession de documents en lien avec le plan de déstabilisation du pays”, a ajouté le procureur dans ce communiqué lu à la télévision nationale.
Brigitte Adjamagbo-Johnson est membre du mouvement d’opposition appelé “Dynamique Mgr. Kpodzro”.
Selon ses proches interrogés par l’AFP, Mme Adjamagbo-Johnson a été interpellée à son domicile et conduit au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC).
Un membre de ce mouvement Gérard Djossou a déjà été arrêté vendredi soir et une perquisition à son domicile a permis “la découverte et la saisie de documents qui révèlent la projection d’actions violentes” prévue ce samedi lors d’une journée de manifestation, selon le procureur.
Ce mouvement avait appelé à une marche ce samedi à Lomé pour protester contre les résultats de la présidentielle du 22 février, manifestation interdite par le gouvernement, officiellement à cause du coronavirus.
Aucun rassemblement n’a été observé dans la capitale togolaise, a constaté un journaliste de l’AFP.
L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, chef de file de ce mouvement, qui a obtenu 19,46% des suffrages lors de l’élection présidentielle, contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, conteste toujours ces résultats.
Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu pour un 4ème mandat depuis lors de scrutins tous contestés par l’opposition.
Afriquevision ave AFP