L’évasion fiscale coûte à l’Afrique plus de 25 milliards de dollars par an, c’est ce qui ressort d’une étude conduite par un réseau d’ONG, dont l’Alliance globale pour la justice fiscale. En temps de lutte contre la pandémie de Covid-19, cette évasion est jugée « inacceptable », elle diminue en effet les recettes que les pays africains pourraient consacrer à leur santé.
Vingt-trois milliards de dollars, c’est la somme estimée que les multinationales, locales ou étrangères, opérant en Afrique ont soustrait aux pays dans lesquels ils travaillent. A cette somme, s’ajoutent un peu plus de deux milliards détenus par de riches africains et qui ont été cachés dans des paradis fiscaux.
Le pays le plus touché par ce phénomène d’évasion fiscale est le Nigeria, suivi de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et de l’Angola. Mais même un pays comme l’ile Maurice, pourtant considéré par certains comme un paradis fiscal, est victime du phénomène avec une perte estimée à 60 millions de dollars.
Comme le révélait un récent rapport de l’OCDE, cette évasion n’est pas toujours illicite puisque de nombreuses multinationales notamment dans le secteur des mines négocient avec les États des conditions fiscales avantageuses en échange de leur investissement. C’est ce que l’on appelle pudiquement l’optimisation fiscale, une évasion légale, en quelque sorte. Mais qu’elle soit licite ou non, cette fuite de capitaux handicape les pays.
Ainsi l’Alliance globale pour la justice fiscale estime qu’elle représente en Afrique en moyenne la moitié des budgets de santé des États. Autrement dit, en temps de pandémie, les pays africains pourraient embaucher à l’année dix millions d’infirmiers supplémentaires, si ces milliards gagnés en Afrique étaient restés en Afrique.
RFI