Au secours, Alpha « coupe les queues » !
Après avoir marché sur les macchabées de « ses fils » et « petits-fils », après s’être fait élire par sa CENI (Commission électorale nationale indépendante) et après que son Conseil constitutionnel a validé sa victoire, Alpha Condé cherche maintenant à régner tranquillement sur la Guinée. Et le meilleur moyen pour parvenir à ses fins est de mettre à contribution la Justice pour casser de l’opposant. En effet, le procureur de la République près du Tribunal de première instance de Dixinn, a annoncé que plusieurs personnalités de l’opposition et de la société civile étaient « activement recherchées » dans le cadre d’une Commission rogatoire. Ces personnalités sont soupçonnées d’avoir pris part aux violences qui ont entouré la présidentielle du 18 octobre dernier. Le procureur a cité des noms de hauts cadres du parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, mais aussi des noms de leaders du FNDC (Front national de défense de la Constitution). Il faut rappeler que plusieurs figures du FNDC ou de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) sont déjà derrière les barreaux. C’est clair et net, le régime de Conakry est en train de sévir contre tous ceux et celles qui ont tenté de contrarier la marche obstinée d’Alpha Condé vers un 3e mandat. Et il n’est pas exclu que toute la Guinée se transforme en une prison à ciel ouvert ; tant les Guinéens et les Guinéennes qui ont voulu faire barrage à Alpha Condé sont nombreux. Un tel scénario ne gênerait nullement ce dernier puisqu’il a déclaré urbi et orbi, après que le Conseil constitutionnel a validé sa victoire, ceci : « la pagaille est terminée, quiconque sort sa queue, nous allons la couper ». Alpha Condé voudrait donc passer de la parole à l’acte, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. En effet, la Justice guinéenne est en train d’interpeller et d’arrêter à la pelle les cadres du FNDC et de l’UFDG sous le prétexte que ce sont eux qui sont à l’origine de la violence qui a entouré la présidentielle du 18 octobre dernier. Au secours donc !
Alpha Condé incarne parfaitement le personnage du loup
Car, Alpha Condé est en train de couper la queue de ses opposants comme il l’avait promis. Et quand on sait qu’il n’a eu aucun scrupule à couper des têtes pour imposer son 3e mandat, couper une queue, pour lui, peut s’apparenter à un jeu d’enfant. L’on peut donc prendre le pari et être sûr de le gagner, que très bientôt, aucun opposant en Guinée n’aura une queue. Bref, en réalité, cette répression tous azimuts qui est en train de s’abattre sur les opposants guinéens, nous rappelle la morale de la Fable « Le loup et l’Agneau » de Jean de La Fontaine, selon laquelle « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». En effet, il est de notoriété publique que c’est Alpha Condé qui est à l’origine de la violence en Guinée. C’est lui qui s’est assis sur sa conscience pour confisquer le pouvoir. C’est encore lui qui a appelé la soldatesque à imposer l’ordre par tous les moyens. Et effectivement, elle a respecté à la lettre ses consignes. Résultat, des dizaines de morts et des blessés à la pelle ont été enregistrés. Aujourd’hui, le dictateur emprisonne à tour de bras ses opposants. Alpha Condé incarne donc parfaitement le personnage du loup. Et ses opposants, celui de l’agneau.
Mais le tribunal de l’histoire, tôt ou tard, siègera et les vrais coupables de la violence politique en Guinée seront désignés et châtiés même si c’est à titre posthume. Pour le moment, le dictateur peut activer à plein régime sa machine pour casser de l’opposant. Car, au plan endogène, il a mis en place des institutions compétentes en matière d’étranglement de la démocratie. Et au plan international, tout le monde pratiquement le caresse dans le sens du poil du fait de son allergie pathologique à toute forme de critique. Mais tout cela prendra fin un jour. Et ce jour-là, les langues vont se délier. Et il n’est pas exclu que certains de ceux qui sont en train de cogérer avec lui, la satrapie, retournent leur veste pour le traiter de tous les noms d’oiseaux. Avec Sékou Touré, en tout cas, ce fut le cas.
Par Le Pays