Le Parlement gambien a rejeté, mardi 22 septembre, le projet de nouvelle Constitution, présenté comme une manière de rétablir l’Etat de droit dans le pays, après le départ en exil en 2017 de l’ancien président Yahya Jammeh. Cette nouvelle Constitution était censée rétablir les fondamentaux de la démocratie, après 22 ans de dictature.
Les parlementaires gambiens étaient divisés. Il aurait fallu une majorité absolue pour que ce texte soit adopté. Or, une « minorité de blocage », formée par des soutiens du président Adama Barrow et des députés de l’ex-président Yahya Jammeh, s’est opposée à cette réforme de la Constitution.
Il n’y a pas eu de débat de fond, ni de consultation populaire, puisque ce texte a été rejeté mardi 22 septembre dès la deuxième lecture devant le Parlement. Pourtant, ce projet proposait de mettre en place des institutions indépendantes pour assurer la séparation des pouvoirs, ainsi que des garde-fous contre la corruption. Et surtout, ce texte prévoyait la limitation du nombre de mandats du chef de l’État. Et c’est justement ce point qui a été rejeté par les soutiens du président, Adama Barrow.
Le rejet de ce projet de nouvelle Constitution est accueilli avec amertume par la société civile. Celle-ci dénonce le manque de volonté politique pour instaurer un État de droit. Plusieurs observateurs déplorent une «régression». «Cet acte conforte des tendances récurrentes de mimer le système injuste laissé par l’ancien régime», dénonce Fatou Jagne Senghor, la directrice de l’Article 19, une ONG de défense des droits de l’homme.
Avec RFI