En Guinée, la politique étant considérée comme un jeu des intérêts en dehors de toute moralité, les citoyens lambdas subissent tous les jours ses conséquences. D’un côté, par la mauvaise gouvernance institutionnalisée, et de l’autre, par l’absence des pistes de solutions rationalisées.
Aujourd’hui, nos compatriotes souffrent de tous les misérables mots et maux, pour survivre et végéter, ils tirent le diable par la queue, les plus démagogues déchirent leurs vestes jusqu’aux caleçons, pour faire l’éloge de leurs chefs afin de profiter de leurs largesses. Car, la classe politique en générale n’a aucune solution. Mais puisqu’entre le mal et moins mal, nous devons choisir. Il est indispensable de créer l’alternance politique et générationnelle.
Alpha Condé qui reste droit dans ses bottes pour prolonger son pouvoir, malgré toutes les contestations populaires, et l’illégalité de sa démarche, est devant une opposition politique, incapable de trouver des vraies solutions pour anéantir sa boulimie du pouvoir, parce-que tout simplement, chacun se préoccupe de sa carrière politique, ses intérêts économiques et partisans.
Ainsi, pour sauver la Guinée du pire, nous proposons une piste de solutions pour créer l’alternative, afin de sauver l’honneur et changer la donne.
Nous savons tous que l’opposition Guinéenne est entre le marteau et l’enclume, car compétir contre Alpha Condé au prochain scrutin présidentiel, est contre-productif, et reste bras croisés, devient du suicide politique.
Du point de vue éthique politique, l’opposition a toujours dénoncé et contesté toute existence de la « nouvelle Constitution », l’actuelle « Assemblée Nationale », et tout projet de nouvelle candidature du Président Alpha Condé à un troisième mandat. Sans oublier la composition de la Cour Constitutionnelle, la CENI, le fichier électoral, la partialité de l’armée, l’administration, la société civile partisane dans le processus électoral.
En tenant compte de la morale politique, l’opposition guinéenne inclue dans le FNDC, a plusieurs fois manifesté, et usé d’autres recours politico-juridiques pour faire fléchir le régime sur sa position antidémocratique, mais rien n’a changé. Tout ceci sous le regard complice des organisations et institutions étrangères, que nous pouvons même qualifiées, partenaires du régime.
Dans ce contexte, que faut-il faire pour changer la donne en créant l’alternance et honorer nos martyrs ?
Tout d’abord, nous savons que le bilan du régime actuel est catastrophique, avec une série de malversations financières, de l’ethnostrategie, de mensonges, d’injustices institutionnalisées puisque plusieurs citoyens sont tués et d’opposants emprisonnés, des corrompus en liberté, malgré toux ceux-ci, nous avons un Président presque centenaire qui veut continuer à impunément tenir la gouverne de notre très cher pays, et devant une Population politiquement divisée.
Dans ce cas, puisqu’il préfère cadenasser la grande porte de l’histoire pour sortir par la petite, l’union de l’opposition est indispensable pour l’alternance.
Par contre, vu le contexte politique Guinéen, nous savons que cela est impossible, car ici, les intérêts politiques restent individuels et partisans.
À cet effet, voici les (7) conditions indispensables pour aller aux présidentielles :
- L’assainissement du fichier électoral
- La neutralité de l’administration, les forces de Défense et de Sécurité
- L’indépendance financière de la CENI
- La présence des Observateurs internationaux dans tout le processus (Avant-Pendant-Après).
- Le respect total du code électoral. Et la Constitution de 2010
- La non candidature du Président Alpha Condé.
- La libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques.
Par ailleurs, même si l’opposition guinéenne parvient à s’unir pour barrer la route à Alpha Condé sur son parjure, l’actuel Président a déjà tout verrouillé en sa faveur, il reste qu’à soit : se résigner, ou organiser une révolte populaire ou continuer à mettre pression formelle pour la création d’un gouvernement d’union nationale, après une série de contestations politiques et populaires suite aux présidentielles dont les ténors de l’opposition participeront juste par formalité.
Ceci permettra aux opposants les plus influents, déclencher une transition éphémère, et d’obtenir certains postes ministériels par le canal de leurs représentants politiques afin d’influencer certaines sur certaines décisions du Président de la République ou Chef du Gouvernement. Tout en préparant l’alternance politique et générationnelle.
Ousmane KEITA
Citoyen de la République