Le pillage des ressources minières en Guinée maquillé de corruption continue d’irriter la diaspora guinéenne. En conférence de presse ce mardi 04 août à Paris en France, le collectif pour la transition en Guinée (CTG) annonce avoir porté plainte contre le locataire du palais Séhkoutoureya Alpha Condé, son fils Mohamed Condé, son ministre de la Défense et des affaires présidentielles, Mohamed Diané ainsi que sa nièce Fatoumata Kalo, pour des faits d’enrichissement illicite via la rente minière.
La structure indique à cette occasion avoir déposé une plainte au parquet national financier de Paris contre ces tourtereaux de la galaxie du pouvoir de Conakry.
Les plaignants accompagnés des avocats français, reprochent à l’octogénaire guinéen et ses acolytes d’avoir menés des transactions financières de manières frauduleuses en Guinée et à Paris de 2012 à nos jours, soit huit ans. Dans cette tonne d’affaires sulfureuse, la plus rocambolesque concerne la disparition de la bagatelle de 171 millions d’Euros lors d’une transaction financière entre les juniors dans la bauxite, la société minière de Boké (SMB) à sa tête Fadi Wazni et la société française, l’Alliance minière responsable (AMR) dirigé par le jeune français Romain, qui ont signé une sorte d’amodiation en 2016 pour l’exploitation d’une superficie de plus de deux cent kilomètres d’une mine de bauxite dans la région de Boké, érigée par l’exécutif du pays comme zone économique spéciale.
Pour Ibrahim Sorel Keita porte-parole du collectif «C’est opportun, nous l’assumons, c’est dans le cadre de la pression que nous comptons exercer sur ce régime. Nous l’avons souvent dit, cette pression sera de l’ordre du plaidoyer, de la mobilisation, de l’interpellation mais aussi de l’action judiciaire. Parce que, depuis la création du collectif, il y a de cela deux mois, nous avons reçu des éléments à charge contre le régime et nous avons décidé effectivement de lancer cette procédure qui pour nous, le meilleur moment, pour faire en sorte que Alpha Condé se pose des questions sur sa volonté obsessionnelle de se maintenir au pouvoir, mais aussi pour que les populations se réveillent et découvrent la gravité des pratiques financières du régime, ce qui est affolant c’est la disparition de cette somme astronomique », lance-t-il.
Poursuivant son intervention, il annonce que d’autres scandales du régime pourraient être révélés à la fin de ce mois ou début septembre, si toutefois tous les éléments sont réunis.
Il renchérit en avouant que « cette action judiciaire vient à point nommé, où le parti au pouvoir et ses alliés s’apprêtent à désigner le chef de l’Etat comme candidat à la prochaine joute présidentielle prévue le 18 octobre 2020. Elle permettra peut-être au président Alpha Condé de faire une prise de conscience sur son avenir politique », flingue le frondeur.
De son côté l’avocat du collectif Jean-Baptiste Soufron, martèle que cette plainte n’a pas été déposée à Paris par hasard. «Au cœur de cette plainte, il y a une société minière française l’Alliance minier responsable (AMR), ce qui lui est reproché, il paraîtrait que ses fondateurs et certains de ses investisseurs ont réalisé de très importantes plus-value en cédant une partie des actifs de la société à la Société minière de Boké(SMB). Le tout peut-être avec un prix ou des conditions financières qui ne semblent pas avoir de lien avec les réalités de la situation de cette mine sur le terrain. Et en plus de cela, on comprend aujourd’hui que certains actionnaires de cette société sont proches du régime de Conakry, notamment le ministre Mohamed Diané et potentiellement que certains de ses membres ont été impliqués dans des actions de corruption possibles auprès du fils de Mr Alpha Condé et ce, dès 2015 », révèle l’avocat.
Dans le même sillage, il souligne que plusieurs éléments publiés récemment dans les médias qui concernent cette affaire pourront peser dans le traitement du dossier, précise Maître Soufron.
Il faut noter que depuis l’accession de Condé au pouvoir en décembre 2010, plusieurs fonds ont été détournés par des gestionnaires affaires publiques du pays.
Mamadou DIALLO pour Afriquevision. Info
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