Tribune. Aujourd’hui, ce n’est pas trop dire en affirmant que la Guinée n’a de République que de nom. Alpha Condé a, durant ses dix dernières années de gouvernance, caporalisé toutes les institutions républicaines. Les personnes qui exercent le pouvoir aujourd’hui ne sont nullement élues par ceux qu’elles sont censées diriger.
A cette allure, nous allons tout droit dans une monarchie qui sera maquillée par un semblant de démocratie que lui et son clan clameront à tout bout de chant. C’est pourquoi, depuis quelques semaines, une vaste mise en scène est en train d’être orchestrée par ses sbires à travers le pays pour asseoir davantage leur pouvoir dictatorial.
Comme vous savez, pour un dictateur de la trame d’Alpha Condé, qui a longuement côtoyé d’anciens avides du pouvoir, il ne s’agit pas seulement d’utiliser la terreur, il faut promettre quelque chose : généralement des alvéoles de liberté ou des grands travaux… à ceux qu’ils prétendent être des alliés légitimes, par des discours sectaires et régionalistes ; mais toujours moyennant de grands efforts de la population : il faut se soumettre, il faut faire des sacrifices pour atteindre un but, qui est par nature irréalisable.
Depuis le début de la contestation contre le projet d’un troisième mandat en Guinée, son pouvoir passe par tous les stratagèmes pour faire croire que c’est une histoire de survie pour une partie du peuple. Il utilise certaines ficelles pour faire croire à son récit : le mensonge permanent, la transformation du sens des mots en prenant les discours de certains opposants pour justifier son obstination.
Mais pour mieux se faire une image devant les diplomates, il se fait seigneur de la paix. C’est le cas du mot ‘paix’, abondamment utilisé dans les rencontres avec ces derniers pour discréditer son opposition, en allant jusqu’à les accuser de préparer des attentats dans le pays.
Très fort dans la propagande, tout comme les nazis, le dictateur Alpha Condé, est un grand metteur en scène. Il a profité de la campagne pour des prétendues « élections dites législatives » pour faire le tour du pays pour vendre des rêves utopiques, en procédant à des poses de premières pierres des chantiers qui n’ont jamais démarré. Ce qui dénote tous les mouvements d’humeurs de ces derniers temps à travers le pays. Aujourd’hui, son supposé fief ne fait pas dérogation. Chacun est en train de comprendre que le rêve vendu par l’ancien opposant dit historique n’est qu’une illusion.
Mais le plus grand paradoxe de ce ras-le-bol généralisé reste cette élite dite intellectuelle. Elle reste amorphe et accepte son sort tant qu’elle n’est pas directement touchée par les dérives du pouvoir. Ceux qui étaient censés être la solution sont aujourd’hui un obstacle pour la liberté, la justice et le développement de notre pays. Elle baigne dans l’hypocrisie et préfère juste se contenter d’encourager dans l’ombre, sans pour autant s’engager, faisant fi d’oublier aujourd’hui que pour la survie d’une nation qui est en déliquescence, l’apport de chacun et de tous est primordial. Arrêtez l’indifférence, engagez-vous ! Car seul notre nombre fera notre force.
Il y a peut-être un problème sur la perception de la lutte menée actuellement par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), mais convenez avec moi qu’il ne s’agit nullement d’une lutte de pouvoir, mais plutôt un engagement citoyen pour sauvegarder les acquis démocratiques. C’est pourquoi toute l’élite, tous les citoyens lambda, doivent se lever, quel que soit le bord ou l’appartenance politique et religieuse, comme un seul homme pour sauver notre chère Guinée en déliquescence. C’est elle que nous avons et c’est elle que nous devons sauver de son déclin pour préserver un avenir radieux pour les générations futures.
Si nous sommes d’accord que le République ne reste que de nom, changeons pour faire changer la direction dictatoriale que prennent les tenanciers du pouvoir, afin de sauvegarder le peu qui nous reste, avant qu’il ne soit trop tard.
En tout cas, avant qu’il ne soit trop tard, sauvons ce pays des mains de l’ancien opposant « historique » qui a le don, pour ne pas dire l’égoïsme, de salir tout le monde sur son passage. Démocratie naissante assassinée, l’élite mouillée dans une gouvernance peu vertueuse et la nation humiliée. Triste fin d’un pyromane doublé d’imposteur.
Vivement une nouvelle conscience citoyenne pour une République véritablement juste !
Abdoulaye Oumou Sow
Journaliste/Blogueur
Responsable de la communication du FNDC
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