Dans les rangs des ténors politiques et administratifs du régime en place, les signaux favorables à l’avènement de l’ère de l’alternance démocratique au sommet de l’État se font rares.
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), présidée depuis quelques semaines par l’économiste Cissé Kabinet, laisse entrevoir des possibilités de tenir l’échéance pendant le semestre prochain sans toutefois prouver que son dispositif façonné en 2019 puisse produire un fichier assaini accepté par les parties prenantes du processus électoral et validé par les partenaires de la Guinée, dont l’Organisation internationale de la francophonie (Oif).
La présidentielle prévue cette année est une échéance historique. Elle est la suite logique de celle de 2010 ayant permis le transfert du pouvoir à civil. Elle devrait donner l’occasion à la Guinée d’élire un nouveau président issu des urnes avant fin décembre. Toutefois, si l’opposition s’y prépare activement, côté mouvance présidentielle, le temps est consacré à la « sauvegarde des acquis du 22 mars».
Ici, les décideurs du Rpg Arc-en-ciel sont aux ordres du Palais présidentiel. Les marges de manœuvre des autres membres de l’état-major du Rpg Arc-en-ciel (au pouvoir) dépendent encore de l’humeur du chef de l’Etat, qui a trouvé bienséant d’être à la fois chef du parti au pouvoir et chef de l’État. Leur rôle se limite à soutenir le programme fixé par Alpha Condé.
Officiellement, le parti n’a d’autre candidat que son chef. Son champion reste et demeure Alpha Condé ou celui qu’il désignera (à la manière d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire). Pas donc besoin pour un membre, fût-il bien coiffé, du Rpg Arc-en-ciel d’avoir la prétention de se présenter à la place de l’homme qui a fait changer la loi suprême du pays contre l’avis la Cedeao, de l’Union africaine, de l’Union européenne et des États-Unis.
C’est un secret de Polichinelle: au Rpg Arc-en-ciel, tout dépend de la bonne volonté de Condé. Il est le seul et l’unique décideur. Puisqu’il en est ainsi, tout dépend de lui. Montrer à la face du monde s’il souhaite garder le pouvoir après ses deux mandats de cinq ans à la tête du pays ou s’effacer pour donner l’opportunité à un membre issu de son camp de le prendre, est un suspense qu’Alpha Condé va faire durer plus longtemps.
Par Le Populaire