L’affaire semble être lointaine d’arrivée à son épilogue. Le dossier rocambolesque du gisement de fer du mont Simandou en Guinée dont le promoteur Beny Steinmetz et l’État guinéen se sont déchirés devant les tribunaux internationaux pendant près de dix ans avant d’être réglé à l’amiable, revient sur scène avec cette fois-ci entre deux investisseurs miniers partenaires à l’époque.
Condamné l’an dernier par un tribunal arbitral de Londres à verser 1,25 milliard de dollars au brésilien Vale, BSGR en appelle désormais à la justice américaine.
Le litige qui oppose depuis plus de cinq ans le groupe de l’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz à son ancien partenaire brésilien Vale, avec lequel ils avaient créé en 2010 une joint-venture pour exploiter le méga-gisement de fer des blocs 1&2 du Simandou, n’en finit pas de rebondir.
Accusé d’avoir versé des millions de dollars de pots-de-vins à des cadres de la fonction publique guinéens qui auraient permis l’acquisition des droits d’exploitation, la société Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) avait été condamnée, en 2019, par un tribunal arbitral de Londres à verser 1,25 milliard de dollars (1,11 milliard d’euros) à son ex-associé, qui, estimait la cour, n’était pas impliqué dans le processus de corruption.
Mais la société du milliardaire fondateur de BSGR a déposé devant un tribunal américain des documents qui contredisent cette thèse, attestant que Vale était conscient de la possibilité de corruption ou disposait de “signaux d’alerte”. Selon le Financial Times, ces documents mentionnés par Beny Steinmetz ont été recueillis par Black Cube, une société privée de renseignement dirigée par d’anciens espions israéliens, dans le cadre d’une opération d’infiltration qui a ciblé d’anciens dirigeants de Vale.
Vale confiant
“Le conseil d’administration de Vale devrait assumer l’entière responsabilité de sa faute, dédouaner publiquement BSGR de tous ses torts et compenser entièrement la valeur commerciale de la perte subie par BSGR, qui pourrait se chiffrer en milliards de dollars”, a déclaré Beny Steinmetz dans un communiqué.
Une accusation que Vale, le deuxième producteur mondial de minerai de fer, réfute. Dans un communiqué, la société brésilienne se dit confiante sur le fait que les tentatives de son ancienne partenaire “continueront d’être rejetées par n’importe quelle cour ou tribunal, compte tenu des moyens extraordinaires que Steinmetz a entrepris pour [lui] dissimuler sa fraude”.
Afriquevision avec Jeune Afrique