380 Burkinabè rapatriés de la Guinée Conakry en l’espace d’un mois! Depuis le 19 mai, 4 vagues de migrants burkinabè vivant en Guinée ont été renvoyés au Burkina. La dernière, est arrivée jeudi soir.
Ils sont au nombre de 79. Ils sont en majorité des orpailleurs. Ils sont arrivés à la frontière burkinabè avec le Mali ce jeudi 22 juin en provenance de la Guinée d’où ils ont été renvoyés. Les causes réelles ne sont pas encore connues, mais Yipènè Bakouan, le secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), structure chargée de les accueillir, pense que leur rapatriement est lié à leur activité. Il explique que sa structure assiste à l’arrivée massive de Burkinabè rapatriés de la Guinée depuis un certain temps. Ces migrants rentrent au pays sans aucun bien, et même sans leurs papiers d’identification comme le dit Yipènè Bakouan : « Tous quand ils reviennent, ils n’ont même pas leurs documents d’identification ; donc ne parlons pas de biens, parce qu’ils reviennent tels qu’ils sont et comme c’est des orpailleurs la plupart sont pris sur des sites et ils reviennent dans ces conditions-là. C’est-à-dire que si tu as été pris tout rouge, tu arrives au Burkina tout rouge ».
Selon lui, il s’agit de la quatrième vague de rapatriés venant de la Guinée cette année. « Nous avons reçu une première vague le 19 mai où ils étaient 65, la deuxième vague c’était le 29 mai où ils étaient 159, la troisième vague date du 8 juin ou ils étaient 77 », détaille-t-il. C’est donc au total 380 rapatriés en un mois environ, et venant du même pays. Et cela ne semble pas être la fin. « A ce que nous avons entendu, il y aurait encore d’autres compatriotes qui vont être rapatriés », déplore le secrétaire permanent du CONASUR.
Depuis le début de l’année, le CONASUR a pris en charge 588 Burkinabè rentrés au pays en situation difficile. Le 15 janvier, 53 Burkinabè en partance pour le Gabon avaient été interceptés au Nigéria et rapatriés au Burkina. En plus des rapatriés, il y a des retournés volontaires, venus notamment de la Lybie. Ce sont, selon monsieur Bakouan, « des gens qui étaient dans des conditions difficiles et qui ont souhaité rejoindre leur pays ». Le 19 avril, « grâce à l’Organisation Internationale des Migrations, nous avons pu accueillir 154 Burkinabè retournés de la Lybie », ajouté Yipènè Bakouan. Une autre Burkinabè a été prise en charge de retour du Liban où elle a « tout perdu ». Cette dernière a même été « déstabilisée » selon le secrétaire permanent du CONASUR.
Yipènè Bakouan assure que sa structure essaie de faire de son mieux pour que « dès que ces personnes arrivent sur le territoire national, qu’ils se sentent en sécurité et qu’ils recouvrent au moins leur dignité ». Il souhaite aussi « qu’il y ait une prise en charge de la question au plus haut niveau de l’Etat pour que nous puissions travailler à ce que ces situations ne se reproduisent pas. ».
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