Je viens d’apprendre, en lisant les infos ce matin, que le gouvernement a choisi d’« anticiper la Loi des finances rectificative » de septembre 2020 pour « endiguer le COVID-19 ».
Pourtant une solution simple existe. Il suffit d’utiliser l’accord économique infrastructure/bauxite pour endiguer le virus chinois qui a pris des proportions inquiétantes dans notre pays. Je m’explique.
En septembre 2017 la presse guinéenne et internationale annonçaient un chiffre phénoménal : 20 milliards de dollars américains prêtés sur 20 ans à la Guinée par la Chine pour financer la construction d’infrastructures. En contrepartie, pour rembourser, les entreprises chinoises bénéficieront de permis et concessions minières.
À ce jour, même si les contours de cet accord de financement sont flous, avec un taux d’intérêt qu’on cache au public, nous avons là de l’argent frais et prêt à l’emploi. Cela dit, compte tenu de l’urgence, je suggère au gouvernement de puiser dans cette montagne de liquidités disponibles pour nous sortir, en un mois, un hôpital flambant neuf et ultra-équipé, avec les technologies les plus sophistiquées pour endiguer le COVID-19. En effet, si les Chinois ont réussi à sortir de terre deux hôpitaux en dix jours, nous pourrons aussi en sortir un, en très peu de temps (avec l’assistance du même partenaire chinois qui, on se souvient, avait déjà créé en 2003, lors du virus SRAS, un hôpital en une semaine).
Ce faisant, on pourra faire travailler des milliers de Guinéens, du vigile au technicien en passant par tous les corps de métiers ou presque. Il est facile d’imaginer l’effet multiplicateur positif que cela aura sur les trois volets : sanitaire, social et économique. Nous tenons là un excellent plan de riposte.
L’heure n’est donc pas au bavardage du genre « on ne sait pas quand est-ce que la pandémie va prendre fin. Pour le moment, on ne peut que faire des prévisions » (dixit ministre Ismaël Dioubaté, 18 avril 2020), ou encore « le gouvernement travaille avec les bailleurs dont le FMI et la Banque Mondiale, sur les projections » (Ismaël Dioubaté, 18 avril 2020). Attention, il y a anguille sous roche. C’est le moment de sortir nos 20 milliards de dollars américains – souvenez-vous, c’est M. Kassory Fofana qui était le signataire de l’accord conclu – et de nous construire un hôpital comme l’ont fait les Chinois en février dernier. Chose qui leur avait permis de vaincre en un temps record le virus. Choisissons donc de ne pas « anticiper la loi rectificative des finances en guise de riposte au COVID-19 » pour construire un hôpital (qui créera en même temps de nombreux emplois) en puisant dans les 20 milliards de dollars mis à notre disposition par le cocontractant Chinois. C’est notre argent public que nul n’a le droit de gérer de façon extrabudgétaire, comme c’est le cas depuis septembre 2017.
En attendant, pour faire face à l’afflux des cas positifs, réaffectons des bâtiments comme Canal olympia et l’Assemblée nationale en les équipant de lits médicalisés le temps de construire l’hôpital suggéré ci-dessus. L’urgence est à la guerre contre le COVID-19 et non à l’installation de « nouveaux députés » dans une Assemblée qui devrait plutôt accueillir les cas les moins sévères de corona virus.
Cela permettra à l’équipe de Donka d’être efficace contre les cas les plus sévères. A bon entendeur !
Ibrahima Bah
Respect des deniers publics et du citoyen
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