Les pays africains devant l’impératif de développement économique combiné à la fragilité de nos États devraient vite comprendre que la solution à nos problèmes, notamment en cette situation difficile marquée par l’apparition du covid-19, passerait par un front commun pour lutter efficacement contre cette pandémie au lieu de faire cavalier seul.
À défaut d’une solution conjointe africaine, la République de Guinée, devrait mettre de côté les pratiques politiques partisanes et procéder à des consultations élargies à toutes les forces vives de la nation dans un bref délai afin de trouver des pistes de solutions à cette pandémie qui continue à gagner du terrain.
Devant l’urgence, et en attendant une évaluation complète des effets de la crise sur l’économie nationale, nous recommandons vivement la mise en place d’un programme de riposte économique et social, dont le but sera non seulement de soutenir les agents économiques en particulier les ménages et entreprises mais aussi de renforcer notre système de santé.
Ce vaste programme devra permettre de supprimer de façon temporaire les factures d’eau et d’électricité pour tous les ménages dont les revenus seraient inférieurs à GNF 4 000 000. Dans le même sillage, l’Etat guinéen devrait procéder à la distribution des vivres pour les couches sociales les plus vulnérables notamment les handicapés qui sont contraints de sortir pour brandir leur sébile à la recherche du pain quotidien.
Par ailleurs, la stabilité macroéconomique est une donnée à surveiller en raison de l’augmentation des dépenses publiques qui en résultera malgré que certains prix Nobel d’économie à l’image d’Esther Duflo recommandent avec acharnement aux Etats d’augmenter lesdites dépenses pour ne pas plomber durablement l’économie. A notre avis des coupes budgétaires à la présidence de la république en passant par la primature et les ministères ainsi que la suppression des dotations non fonctionnelles dans le budget de l’Etat ou encore la formalisation du secteur informel sont des pistes fiables pour faire face à ces dépenses extrabudgétaires.
S’agissant des entreprises, l’État pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois crées peut élaborer et mettre en œuvre un plan de relance basé sur l’investissement dont le but sera d’injecter de liquidités supplémentaires assorties de mesures fiscales (le remboursement des crédits TVA et/ou la renonciation à la TVA dans un délai raccourcis, la suspension de certains impôts à impact direct sur les profits des entreprises, les retenues sur les traitements et salaires ainsi que les cotisations sociales que les employeurs versent à la CNSS, pourraient renflouer la trésorerie des entreprises et les pousser ainsi à maintenir les employés en raison de la baisse de l’activité économique) et douanières incitatifs.
Des mesures supplémentaires devraient être prises à l’endroit des secteurs d’activités les plus touchés par la pandémie dont le transport qui essuient des pertes énormes à date et l’éducation qui nécessiterait l’élaboration des programmes de formations audio-visuels notamment pour les élèves en classe d’examens.
Enfin, le gouvernement devra veiller particulièrement à lutter contre toute pénurie des denrées alimentaires de première nécessité mais aussi toute hausse indue des prix.
En somme, nous sommes de ceux qui pensent que cette épreuve passera comme toutes les autres épreuves qui l’ont précédée. Nous osons espérer qu’après son passage, nous tirerons toutes les leçons sur la défaillance de notre système sanitaire et évaluerons nos capacités de dominer l’adversité face aux chocs exogènes pour rester enfin libre afin de nous concentrer sur l’essentiel.
Mamadou Safayiou DIALLO
Citoyen guinéen