Dommage. Le report du double scrutin du 1er mars a été une fuite en avant. Il n’aura finalement servi qu’à reporter les problèmes et non à les résoudre. Le raidissement de position est plus que jamais perceptible entre les protagonistes.
Cela est compréhensible pour les raisons suivantes. Le temps de report de deux semaines, fixé par le Président est en soi dérisoire. Il l’a lui-même qualifié de léger. C’est donc un acte léger qui a été pris. La thérapie de l’abcès ne saurait s’appliquer à la gangrène.
L’acte de report élimine de facto le vis-à-vis dans le jeu. Comment comprendre de bonne foi qu’une élection soit crédible sans être inclusive ?
On prétend qu’une trentaine de partis alliés et d’opposition sont dans la course. Non ! Les partis dits d’opposition en lice, ne sont que des ‘’particules’’ qui cherchent à profiter de l’absence des vrais partis d’opposition pour se faire une place au soleil. C’est pour eux une question purement existentielle. Occasion de se faire un ou deux députés ou disparaître de l’échiquier politique national.
Le RPG Arc-en-ciel sait pertinemment qu’il n’a pas d’adversaires en face. Il le reconnait implicitement en affirmant lui-même que l’enjeu de la consultation se situe au niveau du taux de participation.
Guinéens ! Arrêtons de nous leurrer. CEDEAO, UA, ONU et autres partenaires de la communauté internationale ! Arrêtez de vous fatiguer.
La Guinée s’inscrira dans la paix durable seulement au prix de l’organisation d’une vraie élection menée sur la base d’un fichier électoral aseptisé, lui-même élaboré par un organe de gestion non partisan. Cela ne s’obtiendra pas dans la précipitation.
La crise guinéenne sera résolue au moyen d’une transition par un comité de salut public ou ne le sera point. Le dispositif pour le faire devra être chargé essentiellement de l’organisation d’élections générales au bout d’une période raisonnable de 12 à 18 mois.
Elhadj Sény Facinet SYLLA
Ex Secrétaire Général Adjoint
des Affaires Religieuses