Depuis plusieurs années, la Guinée reste plongée dans des crises socio-politiques récurrentes, ayant occasionné des pertes en vies humaines, des manques à gagner en matière fiscale pour ne citer que ceux-là. En plus de la promotion de l’insécurité, les troubles sociaux-politiques peuvent occasionner des risques d’accrochage et d’attaques des biens publics et privés entraînant ainsi un risque de délocalisation systématique des entreprises privées installées dans le pays (fermeture des unités de production, distribution et commercialisation). Une telle situation contribuerait à la baisse substantielle de notre PIB et, anéantirait les perspectives de croissance et de développement durable.
La récurrence des crises socio-politiques, augmente également le risque-pays et émet un mauvais signal au plan international et conduit à une forte hésitation des investisseurs à se tourner vers notre pays. Face à ce nième appel à manifester du FNDC, il nous paraît important de réitérer à nouveau notre message d’entente et de collaboration dans la cohésion et la quiétude sociale.
Chers Guinéens, permettez-moi de vous rappeler qu’aucun d’entre nous n’a de valeur de trop pour qu’on s’en prenne ou s’entretue à cause de lui. Les politiques se jouent de nous à tour de rôle et jusque-là nous n’avons pas encore compris qu’ils utilisent une haute stratégie de trahison appelée « diviser pour régner » dont le seul but est de nous utiliser pour parvenir à leur fin.
Le peuple doit prendre conscience de la nécessité absolue de notre retard comparativement aux autres pays de la sous-région à l’image du Sénégal et de la Côte d’Ivoire et, exiger aux politiques des résultats à tous les niveaux sans lesquels, on se passera de leur service pour en mettre d’autres plus pragmatiques qui sauront mieux répondre à nos exigences.
Les politiques menées depuis l’indépendance par nos dirigeants qui se sont succédés à la tête de l’État ont toutes échouées compte tenu du fait que les politiques publiques qui sont mises en œuvres ne tiennent pas compte de nos spécificités et/ou réalités avant d’être élaborées mais, plutôt de la volonté du FMI (principal bailleur de fonds) qui fait parfois des copier-coller des conditionnalités que doivent remplir les Etats malades pour accéder à leurs crédits qui sont parfois à des taux concessionnels.
Il est à déplorer de nos jours que nous ayons des intellectuels bardés de diplômes à la tête de nos Etats qui se plient à la volonté de certains jeunes stagiaires de ces Institutions Financières Internationales sans scrupules qui continuent de nous dicter des règles dans un discours purement orthodoxe et qui n’a produit nul effet positif dans le monde entier.
Les quelques pays africains qui ont accepté de se démarquer de la négation, puis, de mettre les intérêts individuels de côté et penser à ceux collectifs, sont aujourd’hui entrain de connaitre un développement harmonieux. C’est le cas du Rwanda, du Ghana et du géant Nigéria pour ne citer que ceux-là. Dans le même sillage, l’expérience de Lula du Brésil a démontré aux yeux du monde qu’on a pas besoin de sortir d’une prestigieuse Université reconnue sur le plan international pour transformer son pays en un pays émergent en seulement 8 ans. Ces exemples prouvent à suffisance que le développement se résume simplement à la volonté politique.
Pendant ce temps, le sport favori des guinéens c’est celui qui consiste à cultiver la haine, le mépris et la violence. Au lieu de s’attaquer aux réels problèmes des Guinéens qui continuent à vivre sans cesse dans une angoisse permanente nourrie par une extrême pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale pour ne citer que ceux-là, l’on continue à nous entre-tuer comme des animaux alors que les autres pays mettent leur énergie à profit pour trouver les voies et moyens pour aller de l’avant.
À date, l’espoir de la jeunesse s’est envolé avec des rêves qui deviennent de plus en plus des illusions. En dépit de tout, rien n’est fait face à cette situation désastreuse. Et pourtant, nous avons hérité de nos anciens, qui nous ont légué une Nation unie, un passé commun et un destin partagé. Notre devoir, c’est de léguer ce pays à nos héritiers en bon état. J’ose espérer que les Guinéens se réveilleront un jour et prendront conscience des enjeux qui nous attendent afin de de construire une guinée meilleure.
Avant de terminer cette analyse, permettez-moi de m’incliner en la mémoire de nos illustres disparus. Comme tout guinéen soucieux du devenir de notre pays, j’exprime une pensée négative à l’endroit de ceux qui usent de leur force pour faire du mal aux autres. Rappelez-vous que votre force ne restera pas éternellement avec vous. Ma pensée va également à l’endroit de ceux qui utilisent leurs armes pour ôter la vie des Guinéens. Je vous rappelle que vous répondrez devant la justice de Dieu si jamais, vous ne répondez pas devant celle des hommes. Un dialogue politique sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent sera indispensable pour nous sortir de cette situation qui n’a que trop durée.
Mamadou Safayiou Diallo