Ça y est. Sept pays africains s’engagent contre le trafic de faux médicaments qui frappe de plein fouet la société africaine. La pratique est devenue un véritable fléau. Pour éradiquer le phénomène, plusieurs Chefs d’État du continent, dont Macky Sall du Sénégal, Faure Ngnassimgbé du Togo, Denis Sassou Nguessou du Congo-Brazzaville, Adama Barrow de la Gambie, Issoufou Mahamadou du Niger, Nana Akufo Ado du Ghana et Musevelini de l’Ouganda ont affiché ce samedi 18 janvier à Lomé leur volonté de lutter contre ce trafic qui fait des ravages en Afrique.
L’OMS estime que 30 à 60% des médicaments commercialisés en Afrique sont des contrefaçons.
Lors de ce sommet, les dirigeants de sept pays d’Afrique ont pris l’engagement de criminaliser de manière plus harmonisée le trafic de faux médicaments.
C’est un grand point de départ pour une action politique en Afrique : régler le problème d’accès à des médicaments sûrs, abordables et arrêter la commercialisation des faux médicaments. « Pour la première fois, elle est portée par des États africains, elle repose sur un fondement politique fort », a déclaré Faure Gnassingbé, le président du Togo.
Ravages sanitaires
Très lucratif avec près de 85 milliards de dollars (environ 77 milliards d’euros) en 2010, le trafic de faux médicament atteindra 500 milliards de dollars (plus de 450 milliards d’euros) dans trois ans, selon les prévisions, et fait des ravages sanitaires.
La déclaration de Lomé a pour but de criminaliser le trafic de faux médicaments dans l’ensemble des pays africains. À l’issue du sommet, une déclaration politique est adoptée. C’est le Professeur Moustafa Mijiyawa, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique qui a lu la déclaration, dont voici un extrait : « Donnant mandat à nos gouvernements de travailler à la finalisation de l’accord-cadre sur la criminalisation du trafic des produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés figurant en annexe de la présente déclaration. »
Vers de nouvelles infractions
« Cette déclaration devra conduire très rapidement à un accord-cadre », selon Jean-Louis Bruguière, juge antiterroriste français, membre du Conseil consultatif de la Fondation Brazzaville, membre du Comité de pilotage sur les médicaments de qualité inférieure et falsifiés. « Une des missions de cet accord-cadre [sera de] créer des infractions nouvelles assorties de peines plus lourdes », poursuit le magistrat français.
Un grand absent à cette messe de Lomé, le Nigeria, grand pourvoyeur de faux médicaments. Mais le ministre togolais de la Santé rassure : un travail de plaidoyer se fait, tous les pays rejoindront le groupe pour lutter efficacement contre ce fléau.
Afriquevision avec RFI