La fermeture de l’usine d’alumine dans la préfecture de Fria, en avril 2012 a entraîné des fissures économiques, socio-culturelles et environnementales. Cette industrie minière qui contribuait à la croissance économique de la Guinée en général et en particulier, la zone de Fria a laissé de séquelles environnementales à savoir la destruction du couvert végétal, de la mangrove, mais aussi de la biodiversité.
La détérioration environnementale constitue souvent une source de conflit dans les zones minières. A l’alentour de l’usine, le constat est alarmant, l’évacuation du cyanure via de gros tyos, a provoqué une pollution massive des lits de cours d’eau, ainsi que la délocalisation de certains habitants non loin de la zone d’épurage des produits toxique de l’industrie.
Pendant l’exploitation
Le cauchemar dans cette cité industrielle, les études d’impact environnemental et social n’ont pas été faites avant l’installation de l’usine. Une situation qui viole systématiquement des principes élémentaires d’un projet minier, d’où une atteinte grave à la législation minière du pays. Le non-respect de cette disposition créer souvent des conflits entre la société Russal et les communautés riveraines, a indiqué M.Tolno Tamba Maurice chef section environnement à la direction préfectorale de l’environnement de Fria.
Les normes environnementales n’étaient pas respectées, les champs agricoles, les plantations et les villages étaient envahis par les carrières et les eaux de ruissellement. A l’époque ce phénomène avait irrité les citoyens de ces zones. Mais selon, M.Tolno suite à ce problème, son service et les cadres de la préfecture ont réussi à régler ce malentendu entre les deux entités.
Dans les années 2008 « Nous avons mis en place une commission mixte, composée des cadres de la préfecture, également de la direction de l’environnement, la société Russal ainsi que les communautés. Celle-ci était chargée d’enregistrer toutes les plaintes environnementales, les évaluer avant de procéder à la compensation, conformément à la loi ». indique-t-il
La commission partait aussi dans les quinze villages impactés par l’exploitation pour faire des constats. Après cette phase, ces communautés étaient consolées à la hauteur de dix à quinze millions de francs par an, souligne le chef section environnement à Fria.
A l’en croire, chaque année la société Russsal Friguia procédait au reboisement des carrières, elle avait mis d’ailleurs à la disposition du village de Konhdécourré 30 hectares d’anacarde et les techniciens du domaine environnemental assistaient ces villageois à l’encadrement de ladite plantation. Voilà comment la gestion de la crise environnementale a été faite, pendant que l’usine fonctionnait.
Le temps de l’arrêt de l’usine de Friguia
La fermeture de toute industrie minière laisse des mélancolies environnementales. Dans cette localité bauxitique, le visage de la sphère environnementale reste à désirer, les espaces habiletés être des zones agricoles n’ont pas connu une restauration comme prévoit l’article 144 du code minier guinéen.
Alors que selon, M. Tolno, chef section environnement de la zone, la société Russal s’acquitte du principe pollueur payeur, même pendant l’arrêt de la production, égraine-t-il. Paradoxalement la réalité du terrain prouve que ce fonds ne semble pas aller là où il faut.
Pour l’éventuelle relance de l’usine
Les autorités environnementales entendent boucher tous les trous pour que la compagnie minière fasse une étude d’impact environnemental et social, qui sera suivi d’un plan de gestion avant la reprise des activités prévue en avril 2018, même si pour l’instant elles n’ont pas été saisie par Russal pour une éventuelle étude.
Outre, c’est de mettre en place une stratégie de gestion des carrières pour éviter la pollution du grand fleuve de Konkouré, mais aussi reboiser des carrières non restaurés, histoire de favoriser le développement du secteur agricole.
Mamadou 3 Diallo envoyé spécial pour afriquevision.info
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