La présidence polonaise a ouvert la deuxième journée de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24), lundi à Katowice, sur une triste appréciation de la bonne volonté internationale. « Paris semble loin », a déclaré le secrétaire d’Etat polonais, Michal Kurtyka, qui doit amener quelque 200 pays à un accord. « Nous sommes à peine trois ans plus tard, mais la situation politique est totalement différente. »
Des représentants politiques issus du monde entier sont réunis depuis dimanche en Pologne pour tenter en deux semaines de donner vie à l’accord de Paris conclu en 2015. Celui-ci vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle.
Les pays participants – dans notre cas l’UE – avaient alors défini leurs ambitions, entre autres en matière d’émissions de CO2. Et il avait également été convenu d’introduire de nouveaux objectifs plus stricts tous les cinq ans.
A Katowice, les différents intervenants tenteront de s’accorder sur un cadre contraignant permettant d’examiner les objectifs de chacun et de calculer le réchauffement qu’ils entraînent. « La vague d’optimisme et de coopération internationale qui a conduit à un accord à Paris s’effrite », a averti Michal Kurtyka lundi, qui a jusqu’au 14 décembre pour mettre d’accord les quelque 200 pays.
« Les participants ne semblent pas penser aussi globalement qu’à l’époque. La question que nous devons maintenant nous poser est la suivante: ‘Est-ce que l’accord de Paris nous tient à coeur? ‘ Sans succès à Katowice, il n’est pas question de succès à Paris. » « Nous n’avons pas le temps pour des négociations sans fin », a déclaré de son côté le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.
« C’est le défi sur lequel cette génération de dirigeants sera jugée. » António Gutteres a en outre transmis un message positif: un changement énergétique mondial pourrait, selon lui, générer 65 millions de nouveaux emplois au cours des douze prochaines années. Le secrétaire général a également souligné qu’une taxe sur le CO2 devait être mise en place dans le monde entier.
La ministre fédérale Marie Christine Marghem, qui remplace le Premier ministre Charles Michel pour l’ouverture du Sommet sur le climat, a indiqué à ce sujet avoir mené une étude l’année dernière sur l’introduction d’une telle taxe en Belgique. « Mais je ne me prononce pas sur le fait que cela devrait déjà être introduit », a-t-elle souligné en Pologne. « C’est un sujet pour les prochaines négociations du gouvernement. » Il est cependant évident pour la ministre MR qu’un glissement doit se faire des taxes sur l’électricité vers des taxes sur le gaz naturel notamment.