Le monde entier attend, mais Donald Trump semble décidé à faire durer le suspense sur l’accord de Paris sur le climat. Au moment où plusieurs médias américains annonçaient son intention de s’en retirer, il s’est contenté d’un tweet promettant une décision « dans les prochains jours ».
Un retrait américain serait un véritable camouflet, 18 mois après cet accord considéré comme historique. Pékin et Washington, sous la présidence de Barack Obama, en avaient été des protagonistes de premier plan.
La Chine et les Etats-Unis représentent à elles seules près de 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils sont ainsi les deux plus grands pollueurs de la planète, et l’administration Obama avait envoyé un signal fort en se fixant comme objectif de réduire les émissions des Etats-Unis de 28 % d’ici 2025 par rapport à 2005.
Un retrait ferait apparaître les Etats-Unis comme outsider : tous les participants du G7 qui vient de s’achever en Sicile, à l’exception de Donald Trump, avaient réaffirmé leur engagement pour le climat.
Signaux contradictoires
Le nouveau président américain avait envoyé des signaux contradictoires depuis son installation à la Maison Blanche, alors que pendant sa campagne électorale, il avait promis de sortir de l’accord de Paris et de mettre fin à « la guerre contre le charbon ».
Mais sa propre administration n’est pas unanime sur la question, et le monde des affaires s’est prononcé, dans sa grande majorité, pour le maintien des Etats-Unis au sein de l’accord sur le climat. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, avaient pressé Donald Trump de ne pas en sortir.
Article 28
Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l’article 28 de l’accord de Paris, qui permet aux signataires d’en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu’en 2020. Une autre solution pourrait être sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc).
En tout cas, l’Union européenne et la Chine réaffirmeront de leur côté, lors d’un sommet commun à Bruxelles en fin de semaine, leur soutien à ce texte, quelle que soit la position du président américain, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d’anonymat.
RFI